
C’est le jour J. Plus de 24 millions d’électeurs désigneront, aujourd’hui, un nouveau président de la République. Plus qu’une simple formalité, faire valoir son bulletin est un acte de civisme, mais surtout un devoir civique dont le citoyen mesure toute l’importance.
Les changements qu’a connus le pays dans un laps de temps relativement court et dans tous les domaines ont eu l’effet d’un antidote contre l’amorphisme régnant et le fatalisme démobilisant à l’égard de cette démarche universelle. Un rejet entretenu des années durant par une absence d’enjeux, de challenges, et surtout de perspectives claires pour une population laissée pour compte au détriment d’une oligarchie vorace et indécente.
L’engouement affiché lors des meetings qui ont animé la campagne électorale témoigne de cette prise de conscience que le changement n’est plus un vain soupir, mais une évidence, une réalité de chaque jour.
Le roman exaltant retraçant cette «Algérie nouvelle» ne commence plus par la fin, mais s’entame par le début, car on n’en est qu’à la préface.
Un jour, un irréductible nostalgique de «l’Algérie française» écrivait, dans une tribune, que ce pays était «trop grand pour ses politiques». Simplement en trempant sa penne de vautour dans la bile de sa haine, il avait omis d’ajouter que pour les hommes libres qui le peuplent, rien n’est impossible. En quatre ans, l’Algérie a effectué des pas de géant, et malheur à celui qui ne veut pas voir ! D’un simple marché destiné uniquement à la consommation, on est passé à un partenaire, voire un sérieux concurrent dans presque tous les domaines.
Oui, voter est un droit qui dorénavant ne doit pas être sous-évalué. Un simple carré de papier glissé dans l'urne a cette capacité de changer la vie quotidienne des individus et la donne de toute une nation. Dans le secret de l'isoloir, chaque citoyen est détenteur d'une partie de la souveraineté nationale, libre d’imaginer, pendant un court instant, l’Algérie de demain, celle dans laquelle il aimerait vivre, pour laquelle il donnerait toute son âme, car il sait, à juste titre, qu’elle le lui rendra bien.
À travers ce geste, le citoyen comprendra enfin qu’il a franchi un grand pas dans son affirmation en tant qu’élément agissant pour la société et pour son droit d’exister, à travers des institutions fortes et crédibles.
L’Algérie de demain se dessinera aujourd’hui et son avenir se façonnera tous les jours.
M. T.