Dans le monde, l’Algérie est perçue comme une force fédératrice pour la noblesse qui fonde ses valeurs depuis l’Emir Abdelkader et après sa victoire sur l’empire colonial. L’Algérie restera cette force attractive dans les mémoires de tant de pays et de tant de hautes personnalités des cinq continents. Cet héritage est une fierté que nous ont léguée les pères fondateurs de la Révolution et tous ceux qui sont tombés pour la réalisation des rêves de libertés conquises. «La Révolution algérienne, source de rayonnement des valeurs humaines, pont d’amitié entre les nations», est le thème des travaux du séminaire international consacré aux nombreux amis qui nous ont soutenus, parfois au péril de leur vie. L’ouverture des travaux présidée, hier à Alger, par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, qui a souligné ce que l'Algérie est, et ce qu’elle demeure en tant que symbole de liberté, de par sa position constante et pondérée dans la défense des causes justes dans le monde, «étant l'expression même de sa fidélité aux principes ayant permis au peuple algérien d'exercer son droit légitime à l'autodétermination". Cette rencontre internationale, première du genre, intervient à un moment où il importe de recentrer les efforts sur la restauration de la mémoire et la transmission de ce fabuleux trésor d’amitié aux nombreux citoyens de tous les âges, qui ont une vue parcellaire du capital prestige de leurs aînés et du nom de leur pays. Bien sûr, la liste de nos amis est longue. Tout aussi long est le nombre des élèves du monde entier qui savent, à travers leurs manuels, ce qu’est l’Algérie. Les Algériens d’extraction européenne, hommes et femmes nés dans ce sol béni, qui ont dénoncé et lutté contre le colonialisme, méritent, sans doute, un hommage particulier, étant Algériens par choix en droits et en devoirs. Ils ont lutté et souffert. Nombre d’entre eux ont payé de leur vie leur attachement à leur patrie. Faut-il souligner aussi que notre pays a fédéré de hautes personnalités dans le monde, politiquement impossibles à unir pour la même cause. J. F. Kennedy et Khrouchtchev, adversaires ou ennemis politiques, ont été de grands amis de la cause algérienne. Du reste, il n’y a pas un seul pays dans le monde où l’on ne compte pas de fervents défenseurs depuis les temps les plus pénibles de notre histoire. Au cours des manifestations d’octobre 1960, quand la police française faisait noyer les Algériens dans la Seine, Gabriel García Márquez, romancier colombien, prix Nobel de littérature, avait échappé de peu à la mort dans les rafles parisiennes. Son mot de la fin reste célèbre dans les annales : «Je suis fier d’avoir été pris pour un Algérien.»
EL Moudjahid