Stations de dessalement de Chlef : 90 % des besoins de la wilaya couverts

Ces dernières années, les changements climatiques ont imposé un bouleversement des tendances pluviales, ce qui suscite une menace pour la sécurité hydrique à l’échelle planétaire.

De notre correspondant  Adil MESSAOUDI

L’Algérie figure aujourd’hui parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique, à l’horizon 2030, dans le pourtour méditerranéen, s’adossant à une prospective qui surligne et la croissance démographique et la raréfaction des ressources hydriques, deux facteurs qui préfigurent une pénurie d’eau en devenir. D’où le défi majeur, sur ce plan pour l’Algérie.
A ce propos, le président de la République a ordonné, lors de la réunion périodique du Conseil des ministres tenu le 31 mai écoulé, la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer comme plan stratégique tout le long du littoral, d’autant que la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne.
Les recommandations du président de la République entrent dans le cadre du suivi et du renforcement du programme de développement d’urgence prévoyant la réalisation de plusieurs stations de dessalement à travers les wilayas côtières avec une capacité de production de 300.000 m3/jour pour chaque station.
Il convient de signaler que l’Algérie compte aujourd’hui 14 stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, dont le nombre sera porté à 19 à l’horizon 2024, après l’entrée en exploitation des projets programmés à partir de 2024. Les wilayas concernées sont Aïn Témouchent, Tipaza, El Taref, Boumerdès, Oran, Mostaganem, Annaba, Skikda, Jijel, Alger, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Béjaïa, et Chlef.
Toujours dans le cadre de la stratégie de réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer à travers le pays afin de sécuriser la production des ressources en eau et réduire la dépendance aux barrages et aux eaux souterraines, l’alimentation en eau potable dans la wilaya de Chlef a connu une amélioration palpable après la réalisation de la station de dessalement de Ténès à la fin de 2015, permettant de desservir 95% des communes et localités. Cette station fournit actuellement un volume journalier de 200.000 m3/jour destiné à assurer l’alimentation en eau potable (AEP) pour 17 des 35 communes de la wilaya de Chlef. Elle a été réalisée pour un investissement de 500 millions de dollars.

Préserver la ressource

Par ailleurs, la wilaya a été renforcée par une autre station de dessalement à Beni Haoua. D’une capacité de 5.000 mètres cubes/jour, cet investissement de 695,5 millions de dinars est le second du genre après celui de Ténès. Il a permis de combler le déficit en eau potable, surtout en période estivale. Actuellement, 93% de la population de la wilaya de Chlef est raccordée aux réseaux d’eau potable, selon la Direction des ressources en eau de Chlef.
En outre, la wilaya va bénéficier prochainement d’une troisième station qui viendra renforcer celle de Ténès, d’une capacité journalière de 200.000 m3, et qui approvisionnera 27 communes sur les 35 que compte la wilaya. Elle permettra également de combler le manque d’eau ressenti dans certaines localités de la région.
Le site d’implantation de cette nouvelle station a été retenu récemment à l’est d’El Marsa,.
Il convient de signaler que le dessalement de l’eau de mer joue un rôle primordial dans l’offre de cette substance vitale au niveau de cette wilaya de plus de un million d’habitants sur une superficie de 5500 km2. Parallèlement à ces actions, les autorités locales de la wilaya ont lancé depuis le début de cette année une vaste campagne de sensibilisation pour préserver la ressource hydrique par une utilisation rationnelle et la lutte contre le gaspillage, compte tenu du déficit pluviométrique accusé depuis quelques années. La campagne est menée en collaboration avec le mouvement associatif, l’association de protection des consommateurs, les comités de quartier l’éducation et les affaires religieuses.
A. M.

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