
«La transformation numérique des organisations : les préalables en management des ressources humaines», c’est le thème choisi du colloque organisé hier à l'École supérieure de la Sécurité sociale Mohamed-Salah-Mentouri (ESSS) de Ben Aknoun à Alger.
Organisé par le Laboratoire travail, emploi et Sécurité sociale (LTESS), cet événement s'est tenu sous le parrainage des deux ministères du Travail et de l'Enseignement supérieur, avec la participation des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation, des directeurs des différents organismes de la Sécurité sociale, des cadres du secteur et des étudiants de l'École supérieure de la Sécurité sociale de Ben Aknoun.
Le représentant du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, directeur de la modernisation de l'administration du travail de l'emploi et du système de Sécurité sociale, Louaïl Mohamed, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale et des efforts consentis par les pouvoirs publics, visant la création d'un environnement numérique pouvant contribuer au développement adapté selon les transformations rapides que connaît notre environnement régional et international. L'élément humain doit être qualifié pour agir avec cet environnement, de manière active, pour échanger des expériences dans le but d'accélérer la numérisation des procédures administratives et de réaliser la transformation numérique, mise en œuvre selon les engagements du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Le même responsable a souligné le rôle crucial que joue la recherche scientifique dans l’accompagnement et le développement de la transformation numérique. Le ministère du Travail a élaboré une stratégie numérique globale, pour moderniser le secteur, et a placé comme priorité la numérisation de tous les services, en collaboration avec les autres secteurs, pour créer un environnement interactif positif.
Cet événement, a-t-il enchaîné, est l'occasion de faire part des solutions numériques développées par le secteur du Travail, pour simplifier les procédures en termes de réduction des délais de traitement, de garantir la «transparence» et la «qualité» de service. Pour sa part, le directeur général de l'ESSS, Nacer Daddi Addoun, a souligné l'importance d'«approfondir les discussions sur plusieurs aspects liés au management, pour la préparation et la promotion des ressources humaines qui constitue un capital important pouvant impacter positivement l'efficacité des organisations nationales et permettant ainsi le développement de la numérisation en Algérie, dont sa version initiale TIC des années 1990». De son côté, le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR) a fait une présentation exhaustive sur la digitalisation de l'entreprise, soulignant l'importance de la numérisation des activités de la CNR, pour «assurer un service public de qualité».
Promouvoir la ressource humaine
Par ailleurs, Farid Lafkir, président d’Algerian Information Technology Association et general manager M2I service, a abordé le thème sur la «Transformation numérique en Algérie, état des lieux», mettant le doigt sur les défis majeurs de la transformation digitale à relever, pour booster l'économie numérique en Algérie, renforcer l'inclusion numérique, essentiellement le paiement électronique, qui connaît, selon lui, un retard. Il a mis également l'accent sur l'éducation numérique et enfin émis des recommandations pouvant hisser le niveau de la numérisation en Algérie. Il est important de prendre acte, a-t-il recommandé, citant l'expérience de la Chine, qui devient la première puissance mondiale à l'horizon 2027. Ce pays a énormément investi dans le numérique et a atteint ses objectifs en matière de croissance économique, routes, commerce, villes intelligente, etc., grâce à la numérisation, a-t-il argué. D'autres exemples ont été également cités par l'orateur, tels que l'expérience en Indonésie et à Singapour, dont le PIB a quadruplé, a-t-il soutenu. Saisissant cette occasion, M. Lafkir a appelé à l'amélioration et à l'allégement des décrets et des textes élaborés depuis 2009, pour le développement de l'économie numérique, la lutte contre l'informel, qui continue à bien nourrir les réseaux illicites du commerce, rappelant, dans la foulée, l'importance de la création d'un haut-commissariat à la numérisation, rattaché à la présidence de la République. Enfin, le professeur Larkeche Seddik, de Lyon, a indiqué, lors de son intervention, que notre objectif principal est d'essayer, dans les contextes international et algérien, de «réfléchir ensemble comment aller vers la numérisation des entreprises, pour qu'elles soient plus performantes». Et de «dégager, ainsi, les pistes sur lesquelles il faut opérer, pour garantir les objectifs escomptés».
Samia Boulahlib
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102 services numérisés
Pas moins de 102 services électroniques ont été réalisés à distance au profit des citoyens, parmi lesquels 86 services électroniques ont été inclus dans le portail gouvernemental des services électroniques, en plus de 22 nouveaux services électroniques récemment activés à travers le portail unifié. Concernant le point culminant des efforts déployés par le secteur dans le domaine de la numérisation, il a indiqué que tous les citoyens et acteurs économiques peuvent consulter tous les services et démarches administratives de notre secteur, à travers cette plateforme qui vise à renforcer la transparence et le principe d’égalité des chances dans l’accès flexible à tous les services qu’il fournit. 2.349.000 comptes ont été activés au profit des demandeurs d'emploi. Le nombre d'utilisateurs de la plateforme est estimé à 3.349.871 utilisateurs. Quant au nombre d'accès, il a dépassé 33 millions de navigation au cours de l'année 2023, avec 73% des accès se faisant via des smartphones.
S. B.