La détermination du gouvernement à booster la production nationale se traduit aussi par des efforts visant à relancer des filières stratégiques, telles que celle du textile et cuir.
Pour redonner ses lettres de noblesse à ce secteur, jadis fleuron de l’industrie nationale, le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a réuni, le 4 octobre à Alger, l’ensemble des responsables de la holding GETEX SPA de textiles & cuirs. L’objectif de cette réunion de travail est de prendre le pouls du secteur en général et de se pencher sur la situation de l’entreprise et de ses filiales afin de prendre les mesures adéquates pour relancer cette filière stratégique et pourvoyeuse d’emplois.
Cette séance de travail, qui fait partie d’une série de rencontres de suivi périodique des activités des groupes publics, s’est tenue en présence des cadres de l’administration centrale et des responsables de la holding, a souligné un communiqué du département ministériel. Outre avoir examiné la situation actuelle de l’entreprise et de ses filiales, le ministre et les responsables de Getex ont identifié les entraves à lever pour créer les conditions nécessaires pour une véritable relance de cette filière. Le ministre de l’Industrie a mis en avant, lors de cette réunion, la nécessité de mettre l’accent sur «la poursuite des efforts pour relancer la filière des textiles et des cuirs, en tant que secteur capable de créer une forte valeur ajoutée, d’offrir des emplois permanents et de contribuer à la réduction de la facture d’importation en répondant aux besoins du marché national avec un produit local compétitif». La voie à suivre est toute tracée. M. Yahia Bachir a précisé que la relance de cette industrie passe inévitablement par «l’adoption d’une nouvelle approche basée sur la modernisation des modes de gestion, l’intégration de la numérisation et l’innovation dans la conception et la production selon les normes internationales». Cette nouvelle approche s’articule sur le renforcement de l’intégration industrielle entre la holding Getex et d’autres groupes nationaux en lien direct ou indirecte avec le secteur du textile et cuir. Il s’agit en effet, a expliqué le ministre, de mettre en place des chaînes de valeur.
Pour ce faire, il faudra d’abord identifier et cartographier toutes les activités de l’entreprise en les séparant en activités principales et activités de soutien. Le ministre a également appelé à l’établissement et au développement de partenariats entre le secteur public et privé afin d’optimiser les moyens et de pouvoir progresser rapidement et de réaliser un saut qualitatif dans cette filière. M. Yahia Bachir fait part de l’engagement ferme de l’Etat en faveur de la relance de cette filière en assurant que son département ministériel compte bien accompagner la holding dans son processus de développement à travers notamment «la levée des entraves réglementaires, structurelles et financières ». Le ministre a affirmé que, pour faire avancer ce dossier, il veillera à « tenir des réunions périodiques consacrées à l’évaluation des progrès réalisés dans les projets de relance de la filière des textiles et des cuirs ». La démarche du ministre vise à mettre en place une vision claire pour accélérer le développement de ce secteur prometteur pour l’économie nationale. Confronté à des sérieuses difficultés financières, le secteur a bénéficié en 2012 d’un plan de sauvetage et de relance, doté de 135 milliards de dinars (environ 2 milliards de dollars).
Un plan qui visait surtout à assainir les dettes des entreprises. Il faut dire que la filière textile et cuir ne manque ni de ressources ni de talents. Avec une vision claire, des investissements ciblés, un écosystème agile et un soutien politique constant, cette filière pourra facilement retrouver le chemin de la performance, recréer des emplois et pourquoi ne pas restaurer une identité industrielle forte, tournée vers l’avenir. Car après tout, si la chaussure algérienne a séduit l’Europe hier, pourquoi ne pas rêver de les voir, demain, conquérir à nouveau les podiums et les marchés du monde entier.
M. A. O.