
Le gouvernement, dans le cadre de ses réformes, compte parvenir à un marché financier plus solide, plus efficace. Il est, entre autres, question de la promotion de la Bourse d’Alger, de mesures en faveur de l’investissement. Aujourd’hui, c’est la politique monétaire qui interpelle le staff gouvernemental. Difficile de songer à une efficacité économique optimale sans une monnaie forte. Le dinar n’est pas dans son meilleur jour.
Pour Ziad M’hamed de l’Université de Mascara, le diagnostic de la relation vérifiée du commerce extérieur avec le taux de change montre que «sa libéralisation est bien engagée». Le niveau des échanges avec l’extérieur est «un élément important dans la recherche des instruments spécifiques pour stabiliser le taux de change et par suite d’amplifier la croissance économique en Algérie». Aussi, l’universitaire précise que «le contrôle d’une manière plus rigide de la norme de référence du dinar par rapport aux principales devises devrait être sérieusement envisagé dans une période transitoire dont il faut introduire bien une dose de flexibilité entre les deux devises (dollar et euro) et de libéraliser les mouvements de capitaux dans une démarche progressive». Notons, par ailleurs que face à la pandémie de la Covid-19, la Banque d’Algérie avait établi un programme spécial de refinancement monétaire de 2 100 milliards de dinars, destiné à la relance économique. Le cours du dinar a été ajusté par la Banque d’Algérie en réaction à la détérioration des équilibres financiers du pays tant internes qu’externes. «L’ajustement du taux de change permet justement d’agir aussi bien sur la hausse du niveau des recettes budgétaires grâce à la fiscalité pétrolière ainsi que la fiscalité douanière, mais aussi sur la baisse du niveau des importations, en rendant les produits et services importés plus chers», explique Brahim Guendouzi, économiste. Aussi, le soutien à l’émergence d’une politique d’internalisation dans une économie fait appel à des instruments de financement et de régulation des facteurs de coûts et de rendement sur investissement. Dans cette mesure, argumente Souhil Meddah, expert financier, «l’ajustement du dinar doit jouer un rôle fondamental dans les deux sens». D’abord, «sur le plan de la compétitivité des prix sur les produits fabriqués localement et qui subissent l’influence négative des importations directes». Le facteur de la compétitivité, enchaîne-t-il, «s’impliquera indirectement dans les comportements individuels des consommateurs, ménages et autres, en les orientant vers les produits locaux sur la base d’un pouvoir d’achat caractérisé par un pouvoir de choisir, à condition que les produits locaux soient de même catégorie, de même qualité et de capacité par rapport à ceux des concurrents étrangers». D’autre part, cette compétitivité «soutiendra une convertibilité des contreparties en valeur devise des produits locaux par rapport à leurs homogènes dans les autres pays des régions ciblées, mais aussi de limiter la demande sur les autres monnaies étrangères».
Fouad Irnatene