Réduction volontaire de la production de pétrole brut : Stabilisation du marché en point de mire

Les prix du pétrole brut continuent à subir une évolution erratique suite aux inquiétudes  sur la croissance économique mondiale ainsi que par rapport aux hausses  des taux d’intérêt décidées par les Banques centrales.

En effet, les craintes qui ressurgissent pour justifier la tendance baissière que connaissent les marchés pétroliers, ces dernières semaines, sont liées à la croissance économique chinoise plus faible que prévu, le resserrement monétaire dans les pays industriels pour cause d’inflation et, enfin, la résilience des exportations du pétrole russe. Ces derniers jours, le prix du baril de Brent de la mer du nord est repassé au-dessus de la barre des 75 dollars. Malgré les craintes d'une détérioration des conditions économiques dans le monde, c’est surtout les coupes de production annoncées par l’Arabie Saoudite et l’Algérie ainsi que la réduction des importations du pétrole russe qui ont contribué à ce rebond des cours du pétrole brut. Il faut rappeler les efforts communs menés par les pays de l’OPEP+ pour stabiliser le marché pétrolier, afin de maintenir la courbe des prix du pétrole à 80 dollars.
C’est ainsi que des réductions supplémentaires volontaires, de l’ordre de 1 million de barils/jour à partir de ce mois de juillet, sont annoncées par l’Arabie Saoudite. De son côté, l’Algérie décide de procéder à une réduction additionnelle de sa production de 20.000 b/j entre le 1er et le 31 août 2023, indique un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines. Cette réduction additionnelle s’ajoute à la baisse volontaire de 48.000 b/j décidée en avril dernier, ajoute la même source. De ce fait, pour le mois d’août 2023, la production de l’Algérie s’établira à 940.000 b/j. Aussi, le resserrement de l’offre de pétrole brut dans le contexte des réductions de l’OPEP+ a pu contrebalancer les craintes liées au niveau de croissance économique et à l’inflation dans les grands pays consommateurs, entrainant un rebond des prix au-dessus des 75 dollars, avec l’espoir de les voir continuer en hausse durant les mois à venir. Interrogé sur les perspectives en matière des prix du pétrole pour le prochain semestre 2023, l' expert en économie Mustapha Mekideche a estimé que cette «cible d’un objectif de 80 dollars, à minima, pour le deuxième semestre 2023, explique les dernières réductions de production des deux plus grands exportateurs de l’OPEC+ (Arabie Saoudite, Russie) suivis de façon plus modeste par l’Algérie. Cela reste, cependant, problématique».
Encore, ajoute-t-il, «compte tenu des incertitudes de reprise significative de la demande en Chine, aux États-Unis et en Europe, car les incertitudes géopolitiques et l’augmentation des taux d’intérêt aux États-Unis, en Europe, mais aussi en Chine vont contrarier une croissance plus forte, de nature à élargir la demande pétrolière». Enfin, l'économiste a estimé que «cette situation conjoncturelle, tendue au plan économique et géopolitique, pourrait se prolonger. D’où, a-t-il souligné, la «nécessité d’une double démarche interne et externe prudente et innovante au plan monétaire et financier : Mobilisation des ressources monétaires oisives au plan interne comme priorité associée à une rationalisation budgétaire. Au plan externe, mobiliser des mécanismes innovants, y compris auprès de la Nouvelle Banque de Développement des BRICS, tout en associant nos partenaires étrangers aux Co-investissements énergétiques, miniers et industriels.»
Samia Boulahlib

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