Rationalisation de l’énergie : La consommation des ménages est à réguler

Le potentiel d’économie d’énergie dans le secteur résidentiel (ménages) est près de 8.766 GwH, soit 36% de la consommation totale et la plus importante du pays. Pour M. Nasreddine Bouziane, enseignant à l’université de Constantine, «la rationalisation de la consommation énergétique demeure impérative, non seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour préserver les revenus du pays et pouvoir répondre au mieux à la demande de l'économie nationale».

Le spécialiste dit qu’«il ne s’agit pas seulement de produire l’énergie, mais également et surtout comment la consommer, car, malgré les avancés enregistrés en matière de production, la consommation locale devient de plus en plus un fardeau ralentissant les exportations du pétrole, source principale des revenus algériens sur lesquels le budget de l’État est calculé annuellement». 
«Le secteur le plus difficile pour l’application d’un programme de rationalisation de l’énergie, c’est les ménages», dit un responsable de l’Agence algérienne de promotion et de rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), qui précise que «l’éclairage, la télévision et le réfrigérateur représentent 70% de la consommation de l’énergie d’un foyer moyen. Il faut savoir que l’Algérien consomme 10 fois plus d’électricité qu’un Européen». 
«Nous utilisons l’énergie tous les jours, pour nous éclairer, nous chauffer, nous déplacer, faire fonctionner nos appareils… son utilisation permet de satisfaire des besoins élémentaires de notre quotidien. Toutefois, on sent bien que toute l’énergie que nous utilisons dépasse quelquefois nos véritables besoins. On laisse allumer des chambres vides, on garde nos ordinateurs en mode veille, on laisse nos chargeurs branchés… Des gestes anodins qui peuvent générer un important gaspillage en énergie. Le consommateur ressent pourtant cette surconsommation sur sa facture, mais il reste encore beaucoup de travail a faire pour l’emmener vers l’efficacité énergétique. 
D’un autre côté, le marché algérien est inondé de climatiseurs et d’autres équipements électriques qui consomment beaucoup d’énergie», affirme le directeur des projets au sein de l’APRUE), ajoutant que «le potentiel d’économie d’énergie dans le secteur résidentiel (ménages) est près de 8.766 GwH, soit 36% de la consommation totale et la plus importante du pays, suivie du secteur industriel», puis le transport qui représente pour sa part 32% et le secteur du bâtiment 22%.
 Il estime en outre que la priorité est de lutter contre le gaspillage dans le secteur résidentiel, car ce dernier ne produit pas de richesse, contrairement à l’industrie et aux transports, soulignant la nécessité de la mise en œuvre de différents outils permettant d’assurer une plus grande efficacité énergétique et soulignant l’intérêt d’un travail de communication et de sensibilisation au profit du grand public. Le consommateur peut réduire sa facture d’électricité a concurrence de 40% par une utilisation intelligente et rationnelle de l’énergie, disent les spécialistes. 
Ce sont les associations qui, à travers un travail de sensibilisation, essayent d’amener les usagers vers cette utilisation rationnelle. «On conseille sur l’utilisation des lampes à basse consommation, car les lampes à incandescence consomment quatre fois plus d’énergie par rapport aux premières. De même que laisser les appareils en mode stand-by augmente la facture de 10%», affirment les membres de l’association SIDRA. La sensibilisation et la communication occupent une place privilégiée dans la politique nationale de maîtrise de l'énergie ; c'est un outil indispensable pour la diffusion de bonnes pratiques. 
Aujourd’hui, les activités de l’APRUE sont orientées essentiellement vers trois cibles, à savoir le grand public, le milieu scolaire et les professionnels. L’APRUE utilise les moyens de communication de masse, à savoir son site internet, des campagnes de sensibilisation TV et radio, l'édition de supports pédagogiques et techniques, l'organisation de séminaires et autres journées d'étude.
 
Farida Larbi

 

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