
Levier de croissance, les IDE sont au centre de la politique du gouvernement. Le Président Tebboune vient de charger le staff d’Aïmene Benabderrahmane de poursuivre l’enrichissement du projet de loi portant investissement.
Sur ce sujet, le Centre d’action et de réflexion autour de l’entreprise, dans une analyse rendue publique, recommande de «sortir du syndrome du 51/49, pour embrasser l’IDE dans sa globalité et sa complexité». Plus explicites, les rédacteurs de cette note expliquent que «la capacité légale à contrôler les décisions d’un conseil d’administration ne renseigne pas toujours sur la maîtrise des projets réalisés en partenariat avec des parties étrangères, et encore moins sur la qualité et l’efficacité de l’apport de ces mêmes projets pour l’économie nationale». Dans le même ordre d’idées, le Care affirme que «la législation et la réglementation régulant les IDE «devraient avoir comme souci principal de stimuler l’action des entreprises parties prenantes via des projets porteurs de croissance et bénéfiques à l’économie nationale, et de faire en sorte que le partage des intérêts économiques et commerciaux entre partenaires soit relativement équilibré dans la durée». Pour ce faire, il importe de «ne pas perdre de vue que l’enjeu de toute opération d’investissement de capitaux étrangers, sa qualité et sa viabilité, se travaillent in fine dans le contenu du pacte d’actionnaires qui tient lieu d’accord contractuel de longue durée». Aujourd’hui, relève le Care, «la difficulté dans l’accueil de l’IDE «réside souvent beaucoup moins dans les principes ainsi posés par la loi que dans les termes qui président à leur application sur le terrain et qui, trop souvent, laissent des marges de manœuvre excessives aux différentes administrations concernées». Par ailleurs, l’analyse précise que «si, jusque-là, l’économie algérienne n’a pas su accueillir suffisamment d’IDE, alors qu’elle disposait à la base des meilleurs facteurs d’attractivité, la raison principale tient dans la survivance d’un fond de méfiance idéologique à l’égard des capitaux étrangers». Cette réserve de principe étant maintenant levée, «il serait souhaitable que la volonté politique soit plus clairement affichée, en d’autres termes que l’environnement économique et financier de l’investisseur étranger soit réellement mis à niveau, en particulier dans des domaines jusque-là problématiques». Par ailleurs, note le Care, «cette forme de taxation des importations doit être réexaminée en profondeur». L’objectif est d’«aménager un cadre plus propice à l’installation locale de fournisseurs de services étrangers, à même de stimuler favorablement leur apport à une croissance plus forte et de meilleure qualité et d’organiser progressivement une connexion plus harmonieuse de l’économie algérienne au sein des chaînes de valeur mondiales». Et, en définitive, le Care affirme mordicus que «la véritable question qui reste et restera longtemps posée au décideur économique algérien consiste en un choix cornélien. Il est question de savoir «s’il préfère continuer à adosser le système de régulation du commerce extérieur à une batterie peu efficace et sans cesse mouvante de restrictions administratives, ou s’il choisira de mettre à niveau l’instrumentation économique qui l’aidera à rétablir la compétitivité des entreprises algériennes sur leur propre marché».
Fouad Irnatene