
Les cours du pétrole ont encore enregistré une séance de gains, vendredi, toujours orientés par l'insuffisance de l'offre, alors que des indicateurs ont donné de bonnes nouvelles de la demande en Chine et aux États-Unis. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'est porté à 93,93 dollars, en hausse de 0,24%. Plus tôt, il a frôlé le seuil symbolique de 95 dollars, à 94,63 dollars. Quant au prix du West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a gagné 0,67%, à 90,77 dollars. Depuis fin août, le WTI a connu 13 séances positives sur 16 journées de cotation, et son cours a jailli de 15%. Certains facteurs y sont favorables, dont des indicateurs qui ont donné de bonnes nouvelles de la demande en Chine et aux États-Unis. À ce rythme, le baril s'achemine-t-il vers la barre des 100 dollars ? «Un baril à 100$ est justement l'objectif de l'Arabie saoudite et de la Russie quand ils ont décidé de réduire la production de 1.3 million bj jusqu'à la fin de l'année en cours», commente Dr Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie. Cette déclaration, argumente-t-il, «appuyée par une reprise de la consommation chinoise, d'une part, et une résistance de l'économie américaine à une inflation, pendant que la production US est juste modérée, ont fait que le prix du baril vient d'atteindre le niveau le plus élevé depuis 10 mois en 2023, notamment un saut de 30% en trois mois, soit depuis que l'Arabie saoudite a décidé de reconduire la coupe de sa production».
Dire que ces facteurs vont porter le baril à 100 dollars «reste un peu difficile, car il est plus facile pour les prix de monter à l'annonce d'une déclaration haussière qu'après la consommation de ladite déclaration». En général, souligne Dr Beghoul, «le marché réagit subitement et conséquemment à une déclaration avant de se stabiliser, sinon évoluer très lentement dans un sens ou dans l’autre». En outre, il convient de souligner que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une «importante pénurie de l'offre» de pétrole au 4e trimestre 2023, après l'annonce, début septembre, de la prolongation des coupes dans les productions et les exportations russes et saoudiennes.
Quelles seront les conséquences si ce scénario se réalise ? Sur ce sujet, l’expert indique que pour ce sujet, «oui, c'est possible, puisque déjà il y avait une tendance vers un léger déficit sur le marché et la coupe décidée par le duo Arabie saoudite-Russie ne ferait que creuser l'écart ‘’Offre-demande’’ pour le reste de l'année en cours». Si ce scénario se réalise, «c'est en ce moment-là que le baril pourrait franchir aisément la barre des 100 dollars».
Fouad Irnatene