Politique monétaire : Promouvoir un vrai marché boursier

Le régime de change optimal dépend en général des caractéristiques structurelles de l’économie, de la nature et sources des chocs, de l’ampleur de l’ouverture et de la libéralisation économiques et financières, et des préférences des décideurs politiques.

Dans le cas de l'Algérie, Abdelkrim Boudjelal Lekkam, de l’Université de Mascara, relève que notre pays «doit se servir d’un modèle spécifique où le choix du régime n’est qu’éclectique et pragmatique, ce qui pose la question de la gestion du flottement». En plus de l’expérience dans la gestion de change, le choix définitif d’un régime dans le cadre de l’Algérie nécessite, selon l’universitaire, «la prise en compte de certains éléments relatifs à l’environnement international dans lequel elle cherche à s’insérer davantage, mais aussi à sa propre situation économique». Relevant que l’Algérie est un pays «presque mono producteur et sûrement mono exportateur» d’un produit dont les principaux partenaires restent largement dépendants, Lekkam trouve «compréhensible que l’ouverture ou la croissance étrangère, ne modifiant en rien la relation qui lie l’Algérie à ses partenaires, n’influencent pas la croissance nationale». Les autorités monétaires algériennes en adoptant la politique de flottement dirigée de la monnaie nationale, «doivent assurer la stabilisation du taux de change réel du dinar à son niveau d’équilibre qui participe à la promotion d’un climat favorable à l’investissement, en mettant en œuvre des réformes monétaires dans le but d’aligner le taux de change officiel sur le taux de change informel». En d’autres termes, l’auteur d’une étude publiée au dernier numéro des «Cahiers du Cread» estime qu’il est question de «réduire l’écart entre les deux taux, en fixant comme objectif l’extinction du marché non officiel d’une part et la stabilisation macro-économique d’autre part». De nos jours, indique-t-il, «la politique de change en Algérie reste toujours restrictive même si on parle d’un marché des changes pseudo-libéral à travers les mécanismes du marché interbancaire de change». Plusieurs recommandations s’imposent. Selon Lekkam, le taux de change «doit être relié aux principaux agrégats économiques à travers une libéralisation de plus en plus souple du secteur bancaire et financier». Les banques, elles, «doivent jouer le rôle de ‘‘passerelle’’ en vue de la réussite de la politique monétaire ainsi que la politique de change». Aussi, l’installation d’un marché des changes à terme dans les plus brefs délais par la Banque Centrale «permettra une meilleure gestion du marché des changes et évitera les fortes spéculations dans le marché informel des changes». Plus loin, l’universitaire souligne que «seule la promotion d'un vrai marché boursier en Algérie permettra de drainer les capitaux étrangers et vraisemblablement une meilleure gestion du risque de change».

Fouad Irnatene

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