
La 1re édition du Salon international des dattes s'est ouverte, hier, à Alger au Palais des expositions de la SAFEX, sous le slogan : «Nos dattes, authenticité et économie durable», avec la participation de plus de 150 exposants parmi les acteurs et intervenants dans cette filière, dont ceux de pays frères à l'instar de la Libye et de l'Irak.
L’événement vise à promouvoir les exportations de dattes et leurs dérivés sur les marchés internationaux et ce, d'autant plus que la filière a connu une dynamique très positive, renforçant la position des dattes algériennes sur les marchés mondiaux.
Ce salon, organisée par la Chambre nationale d'Agriculture (CNA) en collaboration avec l'Organisation arabe du développement agricole (OADA), se poursuivra jusqu'au 18 novembre. Il a été inaugurée par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafidh Henni, en présence de membres du Gouvernement, d'ambassadeurs et de membres du corps diplomatique accrédités dans notre pays. S'exprimant à cette occasion, Mohamed Abdelhafidh Henni a indiqué que la culture du palmier est considérée comme l'un des systèmes de production les plus importants de notre Sud.
Cette dernière, précise-t-il, occupe aujourd'hui une place importante dans la politique de développement agricole et rural au vu de son poids extrêmement important dans l'économie nationale : les revenus qu'elle génère en devises grace à l'exportation des dattes, son rôle fondamental dans la nutrition et ses multiples utilisations dans les domaines industriels, à l'instar de l'industrie traditionnelle.
«Le plan de développement du secteur agricole et rural, à l'horizon 2030, a prévu un programme important pour le développement et la valorisation de la culture du palmier, notamment à travers l'intensification et la diversification de sa culture et de nouvelles plantations afin d'augmenter la production et de répondre à la demande croissante, que ce soit au niveau national ou à l'international», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il s'agit également d'améliorer le rendement et la valorisation des dattes toutes variétés confondues, notamment par la promotion.
Le ministre a mis en exergue le fait que l'objectif dudit plan est aussi de renforcer la protection phytosanitaire des palmeraies contre les maladies qui menacent la production, intensifier la surveillance sur le terrain à l'aide de drones et introduire d'autres technologies modernes comme le diagnostic moléculaire des maladies ; promouvoir d'autres variétés de dattes, en plus de celles connues du consommateur en général, la deglet-nour, dans le but de diversifier l'offre au niveau des marchés.
«À partir de cette saison 2023-2024, nous lancerons un programme de plantation d'un million de palmiers en tenant compte de la diversité biologique qui abonde dans nos zones désertiques, où 1.000 variétés de dattes ont été recensées, grâce à la participation de tous les acteurs, en particulier les institutions de recherche, de développement et de formation affiliées à notre secteur. Les dattes sont désormais la première filière agricole dans les régions du Grand-Sud, avec plus de 19 millions de palmiers, dont 16 millions productifs, avec des différences dans les modes de production et les variétés cultivées», a-t-il annoncé, se réjouissant, dans ce sillage de la production nationale de dattes qui s'est stabilisée à environ 11 millions de quintaux au cours des deux dernières années 2021 et 2022.
«Outre la production brute de dattes qui contribue à la diversification de l'économie nationale, cette filière offre, par ailleurs, de nombreuses opportunités d'investissement au niveau des chaînes de valeur, en raison de son énorme potentiel qui permet de créer des petites entreprises de production des dérivés de dattes. Ce domaine constitue également un terrain favorable à l'innovation au profit des startups, d'autant plus que la demande mondiale de ces produits est en hausse».
Une filière qui peut être un moteur de l’économie
Le même orateur est revenu, par la suite, sur le rôle essentiel des oasis dans l'établissement d'un microclimat propice à la culture de divers produits.
«À cet égard, permettez-moi de rappeler l'un de ces systèmes classés système ingénieux du patrimoine agricole mondial-SIPAM par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui est le système hydro-agricole traditionnel du ‘’ghout’’, qui consiste à creuser des cratères dans le sable en utilisant la force du vent».
Ce système, explique-t-il, combine la culture, en même temps, de légumes, de céréales, d'arbres fruitiers, dont les palmiers-dattiers, grâce à une organisation complexe à plusieurs niveaux qui permet aux palmiers d'obtenir ses besoins en eau sans utiliser de système moderne d'irrigation.
«Je salue le travail ambitieux réalisé par la Chambre nationale d'agriculture dans le domaine de la numérisation et de la modernisation du secteur, notamment via l'organisation de rencontres scientifiques, techniques et de sensibilisation sur les normes de qualité», a-t-il conclu
De son côté, le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a indiqué que la filière des dattes sera un moteur de l'économie nationale. Il a, dans ce même ordre d'idées, souligné la nécessité d'augmenter intensivement les exportations de dattes et de franchir la barre des 75 millions de dollars atteinte en 2021. Je regrette, poursuit-il, que des quantités suffisantes de dattes ne soient pas actuellement exportées malgré une production abondante.
«La filière des dattes fait partie des filières actives et prometteuses qui permettent d'atteindre des chiffres très importants, d'autant plus que nous sommes fiers de posséder les meilleurs dattes du monde», a-t-il assuré, notant que ce type de rencontre permet de lever les obstacles et de mettre en évidence que les portes de l'exportation à cette filière stratégique sont grandes ouvertes.
M. Tayeb Zitouni a rappelé, aussi, la nécessité de conjuguer l'ensemble des efforts entre les ministères du Commerce, de l'Agriculture et la Chambre nationale de l'agriculture afin de renforcer les mécanismes qui permettront d'organiser davantage la filière, d'augmenter les exportations et de faire face à toute tentative de contrebande de ce produit «made in Algeria».
Sami Kaidi