Loi de finances 2023 : Les avantages accordés

En attendant son adoption par le Conseil de la nation, le projet de loi de finances 2023 prévoit une série de mesures fiscales et législatives visant la promotion de l’investissement et la croissance économique, soit un taux évalué à 4,1 % en 2023.

Le texte de loi prévoit également un niveau d’inflation de 5,1 %, alors qu’il est de 8,2 % aujourd’hui. Le PLF 2023 est élaboré sur le prix d’un baril de pétrole de 60 dollars pour la période 2023-2025. Le taux devrait passer à 4,4% en 2024 et à 4,6% en 2025, du fait des performances de tous les secteurs, à l’exception de celui des hydrocarbures qui connaîtra une certaine stabilité en 2023 et 2025, avait informé, jeudi dernier, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kessali, lors de son intervention sur ce sujet à l’APN. En réponse aux interrogations des groupes parlementaires, le ministre avait assuré que le PLF 2023 prévoit «une hausse des dépenses et des recettes» pouvant contrer la «pression inflationniste», qui impacte négativement le pouvoir d’achat des Algériens. En chiffres, les exportations prévues en 2023 sont estimées à 46,3 milliards de dollars, les importations à 36,9 mds USD et les réserves de change à 59,7 mds USD. Exprimant son point de vue sur le PLF 2023, l’expert et enseignant en économie à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Brahim Guendouzi, a indiqué que «la nouveauté du projet de loi de finances 2023 réside dans son élaboration qui s’inscrit, pour la première fois, dans le cadre des dispositions de la loi organique n° 18-15 du 02 septembre 2018 relative aux lois de finances». D’où, dit-il, «la nouvelle présentation des recettes dans un seul état avec un horizon temporel prévisionnel sur trois ans, à savoir 2023, 2024 et 2025». S’agissant des dépenses, cet analyste, estime que «le principe de budgétisation par programme est introduit en conférant la responsabilité de la gestion des portefeuilles de programmes au chargé de l’exécution des opérations d’investissement de l’Etat». D’autant que les recettes pétrolières sont en nette hausse de près de 33 % par rapport à 2022, entraînant une augmentation des investissements de l’Etat», a-t-il commenté. Pour réduire le déficit budgétaire, qui continue à se creuser, cet expert a estimé qu’il est important d’ «encourager à mettre en œuvre un processus de recherche et de développement, à même de «recourir à l’Open innovation au profit des startups ou des incubateurs». Dans cette même logique, il évoque «une révision en matière d’obligation de réinvestissement d’une proportion des avantages fiscaux accordés durant la phase d’exploitation, dans le cadre des dispositifs de soutien à l’investissement, et visant à clarifier et à simplifier les modalités de son application». Le PLF-2023 prévoit des mesures qui contribuent à réaliser les objectifs majeurs du Plan d’action du gouvernement, visant la consolidation d’une nouvelle dynamique économique, basée sur la hausse de la production locale, la réduction des importations et de l’informel ainsi que l’encouragement des investissements hors hydrocarbures. A ce titre, il est à souligner que l’économie nationale devrait connaître une croissance hors hydrocarbures de 5,6 % en 2023. Et ce, suite à des résultats performants prévus dans pas mal de secteurs d’activités stratégiques. Pour ce faire, plusieurs actions sont retenues pour 2023, tout comme l’ «autorisation donnée à des banques publiques d’ouvrir des succursales à l’étranger pour répondre aux exigences auxquelles doit faire face la place bancaire pour accompagner les opérateurs économiques nationaux dans les transactions à l’international», a analysé cet économiste. En outre, «les concessionnaires sont autorisés à importer des véhicules neufs (véhicules de tourisme, utilitaires de transport, aménagés et tracteurs), sur la base d’un cahier des charges et avec autorisation contractuelle du ministère de l’Industrie.

Samia Boulahlib

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