Portée par une stratégie nationale de digitalisation et de réduction du cash, la Banque de Développement Local (BDL) s’affirme comme un acteur clé de la modernisation des paiements en Algérie.
Entre chèques sécurisés, cartes CIB, e-Banking, terminaux de paiement (TPE) et l’essor du paiement mobile WIMPAY BDL, elle déploie un écosystème intégré et performant, capable de transformer les usages, renforcer la sécurité des transactions et accélérer l’inclusion financière. Cette dynamique s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de digitalisation, et le paiement scriptural demeure un pilier essentiel. Le carnet de chèques continue d’être largement utilisé pour sa traçabilité et la sécurité qu’il garantit, particulièrement dans les opérations nécessitant un engagement clair et une preuve de paiement incontestable. Sur les dix premiers mois de l’année 2025, la BDL a traité 2.042.685 chèques via la télé compensation, un dispositif automatisé qui renforce la fiabilité des échanges, limite la manipulation d'espèces et assure un traitement conforme aux standards bancaires. Le recours aux paiements électroniques progresse aussi de manière significative. La banque totalise aujourd’hui 176.533 cartes CIB en circulation, qu’il s’agisse de la carte Classique ou de la carte Gold. Avec un volume annuel de 7.121.495 transactions, dont plus de 5 millions effectuées sur DAB et GAB, les habitudes de paiement évoluent rapidement vers plus de simplicité, de disponibilité et de sécurité. Cette transformation se poursuit grâce à l’expansion des services en ligne. Les abonnements aux plate-formes e-Banking enregistrent une croissance constante, atteignant 138.131 clients. Cette adhésion témoigne d’un intérêt marqué pour les services permettant de consulter un compte, réaliser un virement ou suivre une opération sans se déplacer. L’usage du digital a également encouragé la hausse des demandes de financement en ligne, signe d’une appropriation grandissante des services numériques. Les entreprises bénéficient elles aussi de solutions modernisées grâce aux cartes Corporate, conçues pour faciliter les dépenses professionnelles et réduire le recours au cash. Avec des plafonds pouvant atteindre 20 millions de dinars pour la version Gold, ces cartes offrent un suivi précis via e-Banking et renforcent la gestion interne de la trésorerie des sociétés. L’écosystème des paiements se développe également à travers les terminaux de paiement électroniques. La BDL compte aujourd’hui un parc de 10.000 TPE, ayant enregistré un volume de transactions dépassant 12 milliards de dinars sur les dix premiers mois de l’année 2025. Ce niveau d’activité confirme l’adoption croissante du paiement électronique chez les commerçants et les consommateurs. La transition vers le paiement mobile marque une avancée décisive. L’application WIMPAY BDL, connectée au réseau DZ Mobpay, permet le transfert instantané d’argent, le paiement chez les commerçants via un code QR, ainsi que la consultation du solde et de l’historique des transactions à tout moment. Cette solution contribue directement à la réduction de la monnaie fiduciaire et facilite l’inclusion financière au quotidien. Dans cette dynamique nationale, les autres banques publiques et privées s’étaient également engagées dans une transition accélérée vers les services digitaux, portées par l’obligation de moderniser leurs outils, diversifier leurs solutions et répondre à une demande croissante de paiements électroniques. L’année 2024 a été largement saluée comme celle de la « digitalisation bancaire », marquée par la généralisation des systèmes d’information intégrés (CBS), plusieurs banques publiques ayant dû équiper leurs infrastructures d’un core banking moderne. Trois d’entre elles ont lancé les procédures pour s’équiper de ce type de système, s’ajoutant à trois autres banques publiques déjà dotées de solutions similaires. Après la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr), la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep-Banque) et la Banque de développement local (BDL), la BNA, la CPA et la BEA ont initié en 2024 des appels d’offres pour acquérir un système Global Banking. En attendant, ces établissements ont mis en œuvre des projets internes qui ont permis de centraliser leurs systèmes d’information existants, préparant ainsi le terrain à une intégration complète. L’adoption de ce système a apporté une valeur ajoutée significative, tant au niveau interne, avec la numérisation des opérations bancaires, qu’au niveau externe, avec l’amélioration des services aux clients. Le processus de digitalisation du secteur bancaire et financier en Algérie avait déjà réalisé des progrès notables ces dernières années, notamment avec le développement des moyens de paiement et la généralisation des services numériques, réduisant ainsi le recours aux agences physiques. Dans ce cadre, le ministère avait lancé des campagnes de sensibilisation et de formation pour accompagner les citoyens dans l’adoption des nouveaux produits, tout en incitant les banques à se tourner vers des technologies innovantes et à maintenir une infrastructure technique robuste.
S. B.
