Les relations commerciales entre l'Algérie et la Tunisie sont constantes et consistantes. Elles font l'objet régulièrement d'une évaluation de la part des responsables des deux pays. C'est dans ce cadre que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, M. Zitouni, s'est déplacé la semaine dernière à Tunis, pour y rencontrer son homologue tunisienne, en vue d'examiner ensemble les voies et les moyens permettant aux échanges commerciaux entre les deux pays de se hisser à un niveau supérieur, par rapport à ce qui se fait actuellement. C'est également l'occasion de passer en revue l'état des relations commerciales à la veille de la réunion de la Haute commission mixte algéro-tunisienne prévue les 2 et 3 octobre 2023 à Alger sous la présidence des Premiers ministres des deux pays.
En marge de cette importante réunion qui définira les nouvelles lignes directrices sur les plans économique et commercial entre les deux nations voisines unies par un seul destin, un forum d'affaires sera organisé entre opérateurs économiques de part et d'autres. Il sera question de trouver de nouveaux mécanismes à même de lancer une nouvelle dynamique à la promotion des exportations entre les deux économies nationales. Il est à rappeler que la Tunisie est le second partenaire économique de l'Algérie en Afrique. En prévision de la réunion de la haute commission mixte algéro-tunisienne, quels sont les moyens et les secteurs qui vont hisser les relations commerciales algéro-tunisiennes vers plus d'intensité et de régularité ?
En réponse à cette importante question, l'expert en économie, Abderrahmane Hadef, a indiqué que ladite réunion de la haute commission mixte algéro-tunisienne intervient dans un «contexte mondial et régional marqué par des évolutions majeures sur l'ordre et économique impacté par de nouvelles réalités géopolitiques», a-t-il dit de prime abord. L'intégration et la coopération économiques avec des pays amis au niveau de la région «devient importante et revêt un caractère géostratégique de premier ordre», a-t-il ajouté. Précisant, ainsi, qu'il est «nécessaire et mutuellement bénéfique à l'Algérie et la Tunisie d'examiner dans le cadre cette Haute commission mixte les meilleurs voies et moyens pour un renforcement de la coopération entre les deux pays, leur permettant de jouer un rôle pivot dans le processus de développement, à la fois au niveau national, mais aussi au niveau régional», a-t-il commenté. Soulignant également que «l'Algérie et la Tunisie sont liées par une convention préférentielle d'échanges commerciaux qui est considérée comme un excellent instrument pour le développement du commerce bilatérale pour l'élever à des niveaux qui reflètent la grandeur des relations politiques entre les deux pays et surtout à la hauteur des potentialités des deux économies», cette commission serait une «occasion pour faire une évaluation sur la situation de convention et d'apporter les correctifs aux contraintes enregistrées pour mieux faciliter les échanges en termes de circulation des biens et services et aussi en terme de réglementation douanière et des changes pour un meilleur mouvement des capitaux», a-t-il commenté. Par ailleurs, l'économiste a estimé qu'il est aussi important aujourd'hui de «réfléchir dans ce cadre institutionnel de haut niveau qui la commission mixte, pour mettre en place des nouveaux instruments de coopération, pour faire évoluer le partenariat vers une approche économique par le renforcement des investissements et la mise en place de projets communs en coproduction à travers l'identification de chaîne de valeurs et de secteurs à haut potentiel».
Samia Boulahlib
