Forum d’affaires Algérie-UE sur l’énergie - Transition énergétique : Le financement étranger en débat
Ph. : Billal
«La place bancaire à elle seule ne pourra répondre aux besoins d’investissements nécessaires à la réalisation du programmes des énergies renouvelables à l’horizon 2035 et celui du développement de l’hydrogène vert, lesquels s’élèvent à 4.500 milliards de dinars.»
Constats parmi d’autres formulés, hier, au 2e jour du Forum d’affaires Algérie-UE sur l’énergie, par Fouaz Sid, directeur de financement et d’investissement bancaire à Société générale Algérie. A ses yeux, s’impose la nécessité de chercher des financements auprès des institution de développement internationales». L’Algérie, enchaîne-t-il, constitue un «actionnaire important».
Interrogé sur ce sujet, Marco Berti Pallazi, DG de la Commission européenne de l’Energie explique, tout de go, que l’institution qu’il représente «n’accorde pas des prêts, mais à des budgets importants pour financer la coopération». Explicite, il indique que la contribution peut être sous deux formes : des dons, ou financement des garanties. Dans les deux cas, argumente M. Palazzi, «ce sont ces instruments qui sont intégrés avec des prêts octroyés par des institutions financières européennes». Pour aller de l’avant, le même responsable affirme que la CE est «prête», précisant que «tout dépend de l’opérationnalité des institutions financières et banques européennes en Algérie».
Certification des crédits carbones
M. Abdelkrim Dziri, responsable EnR au sein de TotalEnergies, assure que la compagnie française «est prête à financer la transition énergétique en Algérie». D’autre part, M. Fouaz, représentant de Société générale Algérie, a appelé au lancement d’un marché carbone, et indique que l’électricité produite à base du solaire est une économie des quantités de CO2 qui auraient pu être produites avec du gaz. «Des crédits carbones peuvent être certifiés et vendus sur des marchés carbone à l’international», argumente M. Fouaz. Toutefois, précise-t-il, cette démarche est tributaire de la création d’une agence nationale de certification qui valide ces crédits qui constituent d’importantes recettes en devises et des sources de financements». Lui emboîtant le pas, M. Dziri relève que «TotalEnergies est intéressée à valoriser ce gisement», recommandant également, au sujet de la décarbonisation, des «mécanismes contractuels à aider les EnR à pénétrer le secteur privé», mais aussi «la réactivation du Fonds dédié à ce type d’énergies».
Le leader mondial s’inscrit dans une ambition importante d’atteindre 100 GW en énergies renouvelables d’ici 2030 et auxquels un investissement de 3 milliards USd/an est mobilisé. En 2022, 12 GW sont réalisés.
L’ambition de TotalEnergie, explique M. Dziri, est de figurer parmi le top 5 Majors des EnR. Au cours des débats, M. Kadi, directeur de la transition énergétique au niveau du Cnese, précise qu’«on ne peut pas parler de taxe carbone du moment que le problème des subventions n’est pas réglé». Le même responsable estime que le règlement de l’accès à la finance verte constitue une «priorité pour ce genre de projets».
Fouad Irnatene
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Énergie solaire - Marco Berti Palazzi : «l’Algérie a le potentiel d’être un acteur majeur»
L'idée d'une politique industrielle euro-algérienne dans la filière photovoltaïque, impliquant une production de panneaux solaires par des entreprises européennes en Algérie, a été évoquée et plébiscitée hier à Alger par plusieurs acteurs et experts du secteur. «Le potentiel pour l'Algérie dans le domaine de la production de panneaux solaires est important. Il faudrait réfléchir à une politique industrielle euro-algérienne pour ramener vers nos régions au moins une partie de ce qui est produit en Asie», a estimé l'administrateur principal de la direction générale Energie au sein de la Commission européenne, Marco Berti Palazzi lors d'un panel organisé dans le cadre du Forum d'affaires Algérie-Union européenne (UE) sur l'énergie. Selon lui, le potentiel de production d'énergie renouvelable en Algérie est «extraordinaire» grâce à la qualité d'ensoleillement et l'espace dont bénéficie le pays pour étendre ses infrastructures photovoltaïques, soulignant que l'Algérie a le potentiel d'être un «acteur majeur» de l'énergie solaire au niveau régional et mondial, le représentant de la Commission européenne a fait savoir que l'UE est prête à contribuer au développement de cette industrie en Algérie à travers les technologies et les financements nécessaires.