Pays producteur de la meilleure datte au monde, l’Algérie n’est pas pourtant citée parmi les exportateurs potentiels de ce produit du terroir, très apprécié pour sa haute qualité, sa saveur et sa teneur nutritive. Il faut admettre aussi que la filière se débat dans des contraintes au niveau de sa structure qui entravent son émergence dans le créneau de l’export Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, avait affirmé, en octobre dernier, lors d’une rencontre avec les acteurs de la filière, que «l’Algérie exporte actuellement la datte vers 64 pays» pour un montant de 40 millions de dollars, jugeant ce nombre «insuffisant» par rapport au potentiel du pays. Devant ce paradoxe, le ministre avait fait part d’une initiative visant la régulation de la filière et la réorganisation de l’exportation dans le cadre d’une stratégie à moyen et long terme. Dans ce contexte, la Chambre algérienne de commerce et d’industrie organise une nouvelle édition du Salon de la filière datte, potentiel d’exportation et de transformation, les 7 et 8 avril prochain. «SIDAPTECH se tiendra sous forme d’exposition et regroupera des producteurs potentiels de dattes, exportateurs et transformateurs ainsi que des fournisseurs de processus industriels et technologiques sollicités par ce métier. Experts et spécialistes issus d’universités et d’instituts interviendront lors d’un forum prévu en marge du salon. Il y a lieu de revenir ici sur les résultats de l’«analyse du potentiel de diversification et de valorisation des exportations algériennes de dattes aux marchés européens», dévoilés en présence d’une vingtaine de représentants d’opérateurs économiques et des structures d’appui nationales et régionales de la filière, présentés lors d’un atelier organisé en mode digital, le 16 novembre 2020 dans le cadre du programme d’appui au secteur de l’agriculture (cofinancé par l’UE) - Pôle Sud qui appuie la filière datte à Biskra Les conclusions de l’étude, fruit d’une collaboration entre le PASA et le programme international «Import promotion Desk» soulignent que «la nécessité de développer un emballage de qualité selon les normes internationales pour minimiser la perte de la valeur ajoutée avec la vente en vrac, l’amélioration du niveau de certification de la filière en renforçant la présence des organismes de certification en Algérie et la valorisation de l’infrastructure de stockage développée constituent également des recommandations des participants». Des actions censées «renforcer les atouts de la place de l’Algérie en tant que premier producteur mondial de dattes et le territoire de la variété Deglet Nour», consolider «la présence des dattes algériennes sur les marchés européens très proches de l’Algérie» et appuyer «la diversification des canaux de commercialisation des dattes dans différents segments de marchés». L’analyse en question indique que «sur le plan institutionnel et stratégique, il a été convenu de capitaliser les résultats de cette étude pour nourrir une réflexion complémentaire dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de la promotion des exportations (SNE) initiée par l’Agence algérienne de promotion des exportations». Ce qu’il y a lieu de retenir, en fait, c’est que «diverses potentialités s’offrent aux dattes algériennes à l’exportation aux marchés européens» mais que «des défis restent à relever pour saisir ces opportunités».
D. Akila
