Croissance hors hydrocarbures : Cap sur une économie performante

Repartir sur des bases solides, avec une économie diversifiée performante. Les experts y insistent beaucoup. En effet, la relance économique amorcée est un chantier laborieux, mais, bien mené, il permettra à l’Algérie d’aborder la phase post-Covid avec sérénité.

La réforme du secteur financier est une priorité du gouvernement. Pour ce faire, l’inclusion financière requiert une importance capitale. Les quelques progrès réalisés tant au niveau économique, financier et infrastructurel qu’au niveau social et culturel, note Lamia Chouchaoui, de l’Ecole nationale supérieure des Travaux publics, «n’ont pas encore contribué à faire avancer le taux de bancarisation de la population». Une contre-performance expliquée par le fait «qu’au-delà des déséquilibres notés entre l’offre et la demande de services financiers résultant de l’insuffisance du réseau de proximité, des coûts extrêmement élevés et des freins règlementaires- la population éprouve des sentiments de méfiance auxquels s’ajoutent les considérations religieuses et le manque de culture financière conduisant à la mise à l’écart et à l’exclusion». Pour les services postaux, bien qu’ils soient relativement denses et en croissance remarquable, ajoute l’universitaire, «restent néanmoins restreints aux simples opérations financières». A ses yeux, la dominance du secteur pétrolier «se traduit par une vulnérabilité de l’économie aux chocs extérieurs. Le secteur hors pétrole ne contribuant que faiblement à la croissance du PIB global». Mais, remarque Mme Chouchaoui, cette croissance économique «n’est pas très inclusive ; elle a eu peu d’impact sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration des Objectifs du Millénaire pour le Développement». Aux yeux de l’universitaire, «l’Algérie doit mettre en place un programme visant à diversifier son économie en vue de limiter la dette publique interne et parvenir à une croissance inclusive, soutenue et durable, à court, moyen et long terme». Dans le cas contraire, prévient Mme Chouchaoui, «la forte dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures continuera d’entraver ses perspectives de développement sur le moyen terme». D’où la nécessité d’une «thérapie de choc qui passe en premier lieu par une inclusion financière plus performante». Une mission quo ne sera pas de tout repos «compte tenu de la configuration de la place bancaire algérienne». De son côté, Hocine Sam, universitaire, précise que malgré le faible de taux de l’inclusion financière et la concentration urbaine des services financiers, l’expérience de la microfinance est en état modeste. Dépourvue d’un statut juridique et réglementaire, la microfinance, perçue comme une opportunité de développement de l’inclusion financière, «est toujours associée celles des dispositifs publics de soutien à l’emploi et la création des petites entreprises répondant aux besoins financiers des petites entreprises». Et à l’universitaire de relever l’impératif «d’œuvrer dans la consolidation des secteurs financiers inclusifs en s’intéressant davantage à ces ‘’ alternatifs’’ pouvant accroître le niveau de l’inclusion bancaire et financière et réduire la pauvreté et l’exclusion».

Fouad Irnatene

Sur le même thème

Multimedia