Conseil d’affaires algéro-qatari : consolider les relations bilatérales

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

La première session du conseil d’affaires algéro-qatari s’est tenue, jeudi, par vidéoconférence, au siège de la CACI, en présence du ministre du commerce, Kamel Rezig, et de son homologue qatari, Ali Ben Ahmed Al Kuwari, de l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Hassane Ibrahim Abdourrahmane El-Maliki, du président du Conseil des hommes d’affaires, Kamel Moula, et de la présidente de la chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Ouahiba Behloul.

Ont pris également part à cette réunion, à partir de Doha, le président de la ligue des hommes d’affaires qataris et l’ambassadeur d’Algérie à Doha. Mettant en avant la qualité des relations «historiques» et «fraternelles» qui lient les deux Etats, le ministre algérien du commerce a tenu à souligner «le pas franchi par l’Algérie pour l’ancrage d’une politique de développement durable à travers la révision et l’instauration d’une série de lois et textes législatifs censés consolider et règlementer l’activité économique nationale». Aussi, a-t-il évoqué les réformes engagées par le gouvernement dans le sillage de «la construction de l’Algérie nouvelle», notamment en matière de «renouveau économique», et d’amélioration de la «gouvernance financière» visant la mise en place d’un «climat d’affaires transparent et équitable qui encourage les IDE et aide à promouvoir les affaires».
Le ministre du commerce a cité, à ce titre, «la suppression de la règle 49/51 pour la plupart des secteurs, à l’exception de ceux considérés comme stratégiques, entre autres l’énergie, les mines et les industries pharmaceutiques», en plus, a-t-il indiqué, de «la consolidation du rôle de la diplomatie économique dans le but de renforcer les relations bilatérales avec les différents partenaires étrangers de l’Algérie». Une démarche également consacrée à travers la «création de conseils d’affaires et la dynamisation d’autres pour ouvrir la voie à la proposition et l’étude de projets de partenariats, l’examen d’opportunités d’investissement, le développement des échanges commerciaux et l’enrichissement des liens de coopération», ajoutera le ministre. A ce propos, il a rappelé que l’Etat du Qatar est «le onzième partenaire de l’Algérie dans le Monde arabe avec un volume global des échanges estimé à près de 344,8 millions de dollars, au cours des cinq dernières années, dont près de 25,75 millions de dollars représentant les exportations algériennes et 319,05 millions de dollars totalisant nos importations du Qatar». Ces statistiques, a-t-il précisé, «ne reflètent pas les potentialités des deux pays».
En conséquence, «l’Algérie et le Qatar sont appelés à se tourner vers l’avenir pour se définir des objectifs et se fixer de nouveaux horizons de coopération sur la base du principe gagnant-gagnant». Dans cette optique, a déclaré M. Kamel Rezig, «la réunion du conseil d’affaires algéro-qatari est censé baliser la voie à de nouveaux partenariats et à une coopération élargie pour le lancement de projets d’intérêts communs». Aussi, a-t-il ajouté, «cette réunion revêt une importance particulière dans le sens où elle traite des relations bilatérales et les moyens de leur consolidation, particulièrement dans les domaines économique, commercial et celui de l’investissement». Et de préciser que «la coopération bilatérale englobe plusieurs secteurs et est consacrée à travers une série d’accords et de mémorandums d’entente». Cette coopération « a enregistré un saut qualitatif à travers la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara, d’un montant de 2 milliards de dollars et l’investissement réalisé, en Algérie, par le groupe qatari Ooredoo», a indiqué le ministre qui qualifiera de «prometteuses les perspectives de coopération entre l’Algérie et le Qatar».

Un partenariat gagnant-gagnant

Intervenant par vidéoconférence, le ministre qatari du Commerce et de l’Industrie, Ali Ben Ahmed Al Kuwari, a, pour sa part, insisté sur le «renforcement de la coopération entre les deux pays dans toutes ses dimensions. Dans les domaines des échanges commerciaux et de l’investissement», soulignant «les grandes potentialités des deux pays permettant de promouvoir le partenariat bilatéral et les ambitions des dirigeants et hommes d’affaires, algériens et qataris, à œuvrer dans l’intérêt de leurs Etats et de leurs peuples frères». Aussi, a affirmé Ali Ben Ahmed Al Kuwari, «la réunion du conseil d’affaires constitue une seconde opportunité pour consolider les liens économiques entre nos deux pays à travers la concrétisation de projets de développement et la promotion des échanges commerciaux». M. Kamel Moula, président du conseil d’affaires, a, de son côté, abordé les conséquences de la pandémie de la Covid 19 qui ont «fortement impacté les économies mondiales du fait de la fermeture des frontières». Une conjoncture difficile qui, dira-t-il, a sensiblement affecté les chaînes d’approvisionnement et les flux des investissements, ainsi que le niveau de consommation». En conséquence, «notre gouvernement est appelé à mobiliser tous les moyens et les capacités disponibles pour consolider la relance de notre économie». Dans cette optique, a-t-il déclaré, «nos deux pays ont plusieurs atouts et dénominateurs communs qui leur permettent de hisser les relations économiques au niveau des rapports politiques». Dans ce contexte, a-t-il ajouté, «plusieurs secteurs offrent des possibilités pour des projets d’investissement qataris, entre autres le tourisme, l’agriculture, l’industrie et les industries agroalimentaires», soulignant que «les lois algériennes offrent aux opérateurs qataris les garanties et l’appui nécessaires et même la sécurité de l’investissement». Lors d’un point de presse animé en marge de la réunion du conseil d’affaires algéro-qatari, le ministre du commerce a qualifié cette dernière d’«évènement historique» d’une «importance particulière pour les relations économiques et commerciales entre les deux pays». Et de souligner que «l’occasion a été saisie pour faire la promotion des réformes des lois économiques auprès des décideurs et hommes d’affaires qataris, notamment en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires». Nous avons également mis en avant, a-t-il dit, «la position stratégique de l’Algérie dans cette équation, qui nous permettra, algériens et qataris, de pénétrer les marchés européens avec lesquels nous sommes liés par des accords de partenariat, mais aussi les marchés de la Zlecaf qui sera effective dans les prochains mois». Aussi, «nous voulons mettre à profit cette position stratégique, nos moyens et nos capacités humaines et l’apport financier du Qatar pour construire un partenariat gagnant-gagnant et développer des projets dans des secteurs qui intéressent les opérateurs qataris», a ajouté le ministre. M. Kamel Rezig a insisté, dans son intervention, sur le fait que sa présence et celle du ministre qatari du commerce à cette réunion traduit «l’intérêt des hautes autorités des deux pays pour l’approfondissement des relations économiques et commerciales».
D. Akila

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