
Le nouveau modèle de croissance, que le gouvernement compte mettre en place dès l’année prochaine, obéit à des paramètres et conditionnalités dictés par la nature des objectifs à atteindre, mais aussi par rapport aux défis à relever dans le sillage de la démarche portant transition économique telle que consacrée dans le programme des pouvoirs publics. Une stratégie qui sera basée, a souligné, mardi dernier le ministre des Finances lors de sa réponse aux questions des sénateurs, dans le cadre du débat sur le PLF-2021, sur une exploitation optimale des ressources dont dispose le pays. Cette vision requiert, en priorité, a-t-il dit, une adaptation des textes économiques aux exigences de la phase à venir et une perception rénovée du développement qui devra prendre en compte un élément essentiel et déterminant, à savoir la poursuite de la rationalisation des dépenses de l’Etat à moyen terme, à la lumière des données sur la conjoncture actuelle. Le ministre des Finances a précisé, à ce titre, que la commande publique continuera à être le moteur de l’économie jusqu’en 2023, en attendant de trouver les ressources d’appoint nécessaires au financement de la croissance. Dans cette optique, le nouveau modèle économique accorde un intérêt particulier aux secteurs censés concourir à la création de valeur ajoutée, soutenir l’effort de maîtrise des dépenses publiques pour un usage efficient et ciblé des ressources de l’Etat. Aussi, le plan du gouvernement, censé préserver le caractère social de l’Etat, a insisté M. Aymen Benabderrahmane, accorde une importance particulière à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre de l’objectif de transition et de l’efficacité énergétique, au développement de l’économie numérique, les start-up devant constituer la locomotive dans la construction de l’économie du savoir, ainsi qu’à l’exploitation des gisements miniers dont recèle notre pays, dans le cadre de la politique de diversification économique. Un modèle qui préconise également de soumettre toute nouvelle inscription de programmes d’équipements publics, jusqu’en 2023, à une classification par ordre de priorité et selon le critère de rentabilité des projets à réaliser, à moyen terme. Des investissements qui dépendront également des moyens financiers de l’Etat et qui répondront à une nécessité économique extrême, avait préciser le Premier argentier du pays. En conséquence, la stratégie du gouvernement tend à encourager les investissements hors hydrocarbures, notamment à travers le partenariat entre les secteurs public et privé dont la finalité consiste à alléger la pression sur le budget de l’Etat et recourir ainsi au financement par le marché. Un mécanisme qui, en effet, permettra la réalisation et la gestion de structures publiques à travers le concours des moyens financiers du secteur privé, en contrepartie des revenus d’exploitation au profit de ce dernier. Dans le même ordre d’idées, la vision du gouvernement vise à consolider le cadre régissant la création d’entreprises en renforçant notamment la mise à niveau des petites et moyennes entreprises sans distinction entre secteurs public et privé. A ce titre, a indiqué le ministre des Finances, l’Etat encourage l’option du PPP pour optimiser le rendement de l’économie nationale et améliorer le niveau de la production dans tous les secteurs d’activités. En définitive, le nouveau modèle économique plaide pour une nouvelle gouvernance du système financier public à la faveur des réformes engagées à ce niveau. Une réforme censée contribuer à la compétitivité de l’économie nationale grâce à l’amélioration des instruments de la gestion bancaire et fiscale, mais aussi à une conduite rationnelle de la politique budgétaire du pays, dans un contexte singulièrement difficile.
D. Akila