Conjoncture : Inflation et pouvoir d’achat

Par Farid Bouyahia

L'Algérie n'échappe pas à l’inflation des prix des denrées alimentaires de base qui met le Ramadhan sous pression. Les prix des fruits et légumes sont en hausse et le consommateur est victime d'un sale coût de la vie. À vrai dire, rien n'est abordable actuellement, toutes les denrées alimentaires sont chères. L'Algérie, comme une grande majorité de pays, connaît une hausse des prix des produits de première nécessité. Une situation qui inquiète les consommateurs qui, pour la plupart, pointent du doigt la spéculation comme étant la principale cause. Ce ne sont pas que les prix qui ont connu une forte hausse, mais certains produits, comme la semoule et l'huile, sont introuvables. Si cette situation perdure, il y a risque d'une perte beaucoup plus importante de pouvoir d'achat. Et bien que les autorités tentent de limiter la hausse des prix des produits alimentaires par l'ouverture de 1.200 points de vente pour faciliter les achats des familles afin de leur permettre d'assurer le ftour, le repas de rupture du jeûne, cette mesure est peu visible sur les marchés où la flambée des prix a touché déjà bien avant Ramadhan les fruits, les légumes et les viandes. Une chose est sûre, d'autres mesures pour amortir le choc inflationniste pour les plus vulnérables sont nécessaires. Pas de doute, avec l’envolée des prix alimentaires, en raison de multiples facteurs, dont le plus aggravant est le conflit en Ukraine, mais pas seulement, le commerce ici et ailleurs est perturbé. Ce conflit a exacerbé les problèmes alimentaires de certains pays qui importent des céréales, notamment de Russie et d'Ukraine, deux grands producteurs de blé. Première conséquence, les prix des fruits et légumes ont flambé sur les étals. Les étiquettes des produits dans les étals ne font pas des heureux en ces temps durs de pénuries et d'inflation. Certains tarifs ont augmenté anormalement sur les fruits et légumes de saison, bien que la tendance à la fin de ce mois de jeûne pourrait revenir à la stabilité. Pourtant, chez les agriculteurs, certains légumes et fruits poussent à foison et en volume, comme la pomme de terre, la courgette, les petits pois, la laitue, l'artichaut, le concombre, la carotte, la tomate, l'aubergine, le piment et le poivron, le citron et la fraise. Et ce, en dépit des caprices de la météo, marquée, faut-il le rappeler, par un hiver sans pluie. Si des prix moins élevés sont observés du côté de l'oignon par exemple, pour certains fruits et légumes encore plus coûteux, le consommateur doit patienter, car un retour à une baisse des prix n'est probablement pas pour tout de suite. Inutile donc de s'affoler en achetant des légumes et des fruits hors de prix, comme le piment à 200 DA/kg et les fraises à 300/350 DA/kg. Le mieux est encore de faire ses emplettes en petites quantités. Les consommateurs se trouvent ainsi pénalisés à chaque période de jeûne. Si certains intervenants dans la chaîne du marché expliquent cette flambée par des problèmes de récoltes et d'approvisionnement, d'autres situent le problème ailleurs. Il est notamment dans l'absence de régulation des circuits commerciaux et d'une véritable stratégie agricole en Algérie.

F. B.

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