Caisse nationale des retraites : Harmoniser les prestations avec les enjeux économiques

«La Caisse nationale des retraites enregistre un déficit stable de 700 milliards de dinars depuis 2019», a annoncé son directeur général, Slimane Melouka.

Une stabilité, explique-t-il à la radio, enregistrée grâce aux différentes mesures prises, rappelant qu’entre 2014 à 2018, le déficit était en augmentation significative. La Direction générale des douanes s’engage à appuyer l’augmentation des fonds de la CNR de 2% au lieu de 1% pour chaque opération d’importation. La Caisse vit un cumul de déficits. Les raisons sont diverses. M. Melouka cite, entre autres, l’augmentation du nombre de retraités par rapport au nombre d'assurés sociaux. Il explique que l’équilibre financier de la Caisse a besoin de 5 adhérents pour un retraité, contrairement à la situation actuelle où 2,1 adhérents cotisent pour un seul retraité. D’où la nécessité de trouver d'autres alternatives pour diversifier les sources de financement. Mohamed Achir, économiste, explique que l’Algérie a besoin d’une restructuration globale de son système de retraite en intégrant la population active dans l’informel. Les caisses spéciales doivent être également structurées, ajoute-t-il, déclarant que le déficit de la CNR est structurel.
M. Melouka explique que le calendrier de versement des pensions de 3,3 millions de retraités a été revu en coordination avec les secteurs concernés.
Il s'étend désormais du 15 au 26 de chaque mois, pour permettre à cette catégorie de retirer les pensions dans les meilleures conditions notamment en cette conjoncture sanitaire marquée par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus. La CNR, soucieuse de faciliter l’accès aux prestations, a annoncé plusieurs mesures dont des procédures de modernisation et le numéro vert 11 30.
Des experts proposent d’augmenter les cotisations au risque d’alourdir les charges sociales de l’entreprise et d’amoindrir sa compétitivité, et repousser l’âge de départ à la retraite, ce qui reviendrait à avoir moins de retraités et davantage de cotisants.
A ce sujet, Athmane Allam et Nadia Bougarne de l’université de Bouira, proposent également la dynamisation du secteur de l’emploi qui a un impact direct sur les équilibres du système de retraite, la réforme du système de retraite à travers l’harmonisation des prestations avec les enjeux économiques et démographiques, ainsi que «la dynamisation de marché des capitaux permettant à la CNR d’investir et permettant de développer la retraite complémentaire par capitalisation».
Fouad Irnatene

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