
La problématique du déséquilibre financier qui caractérise notre système de sécurité sociale, la caisse nationale de retraites (CNR) en particulier, est au centre des préoccupations des pouvoirs publics.
Une question évoquée avec insistance, au cours de ces deux dernières décennies, au niveau de la sphère décisionnelle, au regard de la menace qui commençait à peser sérieusement sur la pérennité financière de ce même système pour souligner l’urgence de mesures susceptibles d’amortir l’impact de la crise et aider les caisses à sortir de cette situation difficile. Parmi les causes à l’origine de cet état de fait, on relève, entre autres, «l’impact du secteur informel qui se traduit par une grande évasion sur le plan des cotisations sociales. L’octroi de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge et départ massif des retraités à un âge précoce. La loi du tarif de références pour le remboursement des médicaments et la généralisation du système du tiers payant. Les abus en matière d’arrêt de travail. La baisse du nombre de cotisants à jour. La limite des ressources de financement des caisses. Une disproportion entre fonds de recettes et prestations servies. Des dépenses en perpétuelle augmentation par rapport aux ressources.
La croissance démographique et l’accélération du taux de chômage». Des résultats qui ressortent d’une étude réalisée par le Pr. Nadjia Dahak et Dr. Leila Mouaci (Phd) de l’université d’Alger 3.
Dans cette étude exhaustive qui vient d’être publiée dans «El Bachaer economic journal», les deux universitaires reviennent sur les différentes mesures mises en place par les pouvoirs publics à l’effet d’atténuer le poids du déficit sur le système de sécurité sociale, notamment par «la suppression des retraites proportionnelles et sans condition d’âge. Le financement à travers les taxes sur le tabac et la fiscalité pétrolière.
La déduction sur les bénéfices nets sur l’importation de médicaments et la prise en charge par le budget de l’état des dépenses de solidarité nationale dans le cadre de la gestion par compte». Aussi, l’analyse en question met en évidence le fait «qu’en dépit des efforts fournis par l’Etat, le système demeure vulnérable». Dans cette optique, Pr. Nadjia Dahak et Dr. Leila Mouaci proposent une série d’actions susceptibles de concourir à une amélioration de la situation financière des caisses de sécurité sociale. Parmi ces mesures, on cite «la réduction, voire l’élimination de l’économie informelle et son intégration dans le cadre formel. L’ajustement des coûts liés au remboursement des médicaments. La lutte contre les abus et les fraudes dans les domaines de l’assurance sociale.
La lutte contre les abus en matière de congés de maladies non liés directement à des maladies et arrêts de travail de complaisance. La nécessité de maîtriser les arrêts de travail, le développement des méthodes de collecte des cotisations. La création de nouveaux mécanismes pour attirer plus de cotisants. L’investissement des fonds d’assurance sociale. La mise en place de politiques pour lutter contre le chômage et la promotion du secteur de l’emploi, et, enfin, la sensibilisation à l’assurance».
D. Akila