Augmentation collective de production de 548 000 barils/jour au mois d’août : L’Opep+ ouvre les vannes

  • À partir de cette échéance, la part de l’Algérie dans la production de pétrole brut augmentera de 12 000 barils par jour

L’Algérie et sept autres pays de l’Opep + ont convenu, hier, au terme d’une réunion en visioconférence, de mettre en œuvre «une augmentation collective progressive des niveaux de production, estimée à 548.000 barils/jour au mois d'août 2025», annonce un communiqué du ministère de l’Energie. Dans ce cadre, «la part de l'Algérie dans la production de pétrole brut augmentera de 12.000 barils/jour à partir du mois d'août prochain».
Aussi, Mohamed Arkab, représentant de l’Algérie et ses homologues, se sont mis d’accord pour «poursuivre la coordination et la consultation de manière régulière, à travers des réunions mensuelles, pour suivre de près les évolutions du marché et garantir le respect total des engagements volontaires, ainsi que pour évaluer les mécanismes de compensation adoptés». Contacté par El Moudjahid, Vincent Barret, expert international en énergie et également macro-économiste, affirme que cette augmentation collective «traduit un virage stratégique clair : l’OPEP+ aborde cette période comme une compétition ouverte autour des parts de marché, plutôt que comme un mécanisme de soutien tarifaire». Il s’agit, précise-t-il, d’un «signal fort», relevant que «le cartel parie sur une demande estivale plus robuste et accepte de jouer les premiers à réinjecter du pétrole sur le marché, pour contraindre ses rivaux. Reste à voir si cette manœuvre se maintiendra, surtout si les prix continuent de glisser». Dans son analyse, M. Barret estime que les jours du Kazakhstan au sein de l'OPEP+ «semblent comptés : de fait, les dirigeants de l'OPEP ont clairement été perturbés par la surproduction parmi les membres, et cette agitation a apparemment tourné à la colère lorsque le gouvernement kazakh a déclaré qu'il allait poursuivre sans complexe son propre intérêt national, au mépris des quotas de l'OPEP+ et des engagements de réduction des compensations». Par contre, estime le fondateur de la newsletter «The Macro Insider», «il est également possible que, malgré leurs déclarations annonçant une augmentation rapide de la production – un changement notable par rapport à la politique agressive relativement récente de Riyad, mais qui dure depuis plusieurs années à ce stade –, ceux qui contrôlent le robinet du brut saoudien continuent de jouer la prudence, remettant les barils sur le marché plus lentement que ce qui est annoncé publiquement».
Aussi, M. Barret indique que chacune des réunions du cartel «promet de belles surprises à mesure que le marché en apprendra davantage sur l'évolution de sa stratégie».
Par ailleurs, il convient de souligner que cette réunion des 8 pays de l’Opep+, l’Algérie, l'Arabie saoudite, la Fédération de Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, la République du Kazakhstan, le Sultanat d'Oman, a été consacrée à l'échange de points de vue sur les évolutions du marché pétrolier mondial et à l'étude de ses perspectives à court terme. L'accent est mis sur sur le suivi de la mise en œuvre des engagements relatifs aux réductions volontaires de production, ainsi que sur les mécanismes de compensation des écarts résultant de l'excédent de production enregistré. L’Opep+ annonce que la date du 3 août 2025 a été fixée pour la prochaine réunion ministérielle.

F. I.

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