
Un point de presse en ligne sur la 8e Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été organisé, hier, à partir de la capitale nippone par le ministère des Affaires étrangères du Japon. Les thématiques abordées ont été articulées autour du «Plan et de la réunion ministérielle de la TICAD 8 (ministère des Affaires étrangères du Japon)» et «L'engagement de la JICA (Agence Japonaise de Coopération Internationale) en matière de lutte contre la pandémie de COVID-19 et l'effort de développement socio-économique en Afrique, fort et inclusif après l'ère de la pandémie». Dans ce contexte, les deux conférenciers ont mis en avant «La réponse de la JICA à la crise du COVID-19 et les efforts déployés par l’agence pour soutenir l’effort de développement du continent dans la perspective de l’ère post-Covid, pour une Afrique résiliente, inclusive et prospère grâce au processus de la TICAD». En effet, le continent est confronté à divers défis tels que les conflits et la pauvreté alors que la crise sanitaire a révélé la vulnérabilité de plusieurs pays africains dans le domaine sanitaire. La TICAD, en tant que conférence multilatérale prévoit d’aborder lors de sa 8e édition les questions liées au développement en Afrique y compris dans le secteur de la santé. Aussi, le Japon s’engage à continuer de soutenir le processus de développement au niveau de l’Afrique dans le sillage des projections retenues au titre de la TICAD 8. C’est ce qui a été confirmé par M. Miyashita Tadayuki, directeur général adjoint d’Afrique au ministère japonais des Affaires étrangères qui a d’emblée retracé l’historique de la TICAD depuis son institution en 1993. A ce titre, il affirmera que «l’objectif premier» assigné à cette conférence consiste à «promouvoir le développement de l’Afrique», et d’ajouter que «le Japon a mené ce Forum durant plus d’un quart de siècle pour promouvoir le développement en Afrique tout en respectant ses spécificités». M. Miyashita Tadayuki a, dans son intervention, souligné la place du continent africain dans le programme d’aide dirigé par le Japon dans le cadre de ce Forum. L’Afrique a-t-il dit, qui «constitue le groupe le plus représentatif à l’Organisation des Nations Unies, dispose d’un important potentiel en ressources minières et énergétiques et enregistre un taux de croissance démographique des plus élevés. Autant de facteurs et d’atouts qui justifient «l’intérêt du Japon pour le développement de ce continent». A ce titre, il a évoqué le plan d’action de la TICAD 7, tenue en 2019, à Yokohama, pour la mise en œuvre des contributions de son pays dans le processus de développement de l’Afrique dans différents domaines visant «l’accélération de la transformation économique et l’amélioration de l’environnement des affaires, la consolidation d’une société durable et résiliente et le renforcement de la paix et de la stabilité». Le représentant du ministère japonais des Affaires étrangères a saisi l’opportunité pour annoncer que la TICAD 8 se tiendra en Tunisie les 27 et 28 août prochain et que les évènements prévus en marge de la conférence seront définis ultérieurement après concertation. Pour sa part, M. Kato Ryuichi, vice-président de l’agence japonaise de coopération internationale, a tenu à préciser que la coopération entre son pays et l’Afrique remonte réellement à plus de 60 ans. Concernant l’agence qu’il représente, il a fait savoir qu’elle est dotée actuellement de 96 bureaux à travers le monde affirmant que son objectif en Afrique consiste à «renforcer la résilience du continent face aux multiples défis». La JICA, a-t-il ajouté, est une «agence indépendante créée en 2003 avec une dotation financière estimée à 15 billions de dollars d’apports de diverses institutions internationales et de sociétés privées». A propos de son action en Afrique, il précise que celle-ci «s’étend à trois domaines, à savoir, la santé, publique, la médecine et l’économie, à travers l’aide à l’accès équitable aux soins et aux prestations médicales, la formation des personnels, l’assistance technique, l’octroi d’équipements médicaux, et l’aide aux agriculteurs pour améliorer la qualité nutritionnelle au profit des populations démunies». Abordant le volet inhérent à la réponse de la JICA face à la crise sanitaire liée au Covid-19, en Afrique, M. Kato Ryuichi a indiqué que l’agence a livré aux pays africains, en l’occurrence, le Ghana, le Sénégal, le Mozambique et le Malawi, des équipements médicaux, et des kits de dépistage du Covid ainsi que des chaînes de froid pour assurer un système de vaccination sécurisé et contenir la pandémie». Sur un autre registre, le conférencier a déclaré que l’agence œuvre à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de qualité de la nutrition en Afrique». Une initiative lancée en 2016, et qui cible 200 millions d’enfants africains tel que convenu dans le cadre de la TICAD 7, a-t-il indiqué. La JICA œuvre également à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes Africains qui composent la moitié de la population du continent», a indiqué l’intervenant. A ce titre, la JICA a mis en place un «programme pour donner l’opportunité aux jeunes Africains de rejoindre les universités japonaises et de s’associer à des entreprises japonaises» ; et de préciser que 400 institutions de son pays se sont engagées à accueillir ces jeunes». Le soutien de la JICA va également aux startups africaines qui bénéficient de programmes d’accélérateurs, avec l’aide d’organisations internationales. Pour rappel, la Tunisie est le deuxième pays africain, après le Kenya (2016), à avoir été retenue pour abriter la TICAD dans sa 8e édition et ce, après la décision adoptée en 2016 d’organiser cette manifestation alternativement, au Japon et en Afrique. Aussi, l’édition de la TICAD 8 prévoit divers évènements en rapport avec les questions-clés du développement de l’Afrique. A noter également que la Conférence Internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), initiée par le gouvernement japonais depuis 1993, est organisée conjointement avec les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine (CUA). Elle a pour objectif d’accélérer les dialogues politiques entre les dirigeants africains et les partenaires de développement sur les défis auxquels fait face le continent. Il s’agit d’un Forum multilatéral regroupant le Japon et les pays africains ainsi que des organisations internationales, des pays partenaires de développement, des entreprises privées et des organisations de la société civile impliquées dans le processus de développement de l’Afrique.
D. Akila