
La diplomatie algérienne a marqué de son empreinte le combat libérateur grâce à des personnalités comme Saâd Dahlab, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ou encore l'architecte de la Révolution, Krim Belkacem, qui a conduit la délégation algérienne aux négociations d’Evian qui ont abouti à l’accord de cessez-le-feu, le 19 mars 1962.
Des années durant, la diplomatie algérienne fut très active et très engagée sur plusieurs niveaux et aux plans régional et international. Elle fut l’une des marques de fabrique de l’Algérie indépendante devenue "la Mecque des révolutionnaires" aussitôt l’indépendance acquise au prix de lourds sacrifices. L'Algérie a alors porté à l'international, et grâce à sa diplomatie, la voix des "damnés de la Terre". C’était l'une des puissances émergentes de ce qu'on appelait "les non-alignés". Alger était tout à la fois une capitale révolutionnaire et panafricaine. les diplomates algériens ont sillonné la planète pour soutenir, encourager et conseiller les régimes frères et les capitales qui s’engageaient résolument dans la voie de l'émancipation du Tiers monde.
Les réussites de la diplomatie algérienne marqueront l'Histoire. Mohamed Seddik Benyahia et ses collègues diplomates avaient joué un rôle de médiation dans l’affaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine à Téhéran par des manifestants hostiles au régime du Shah, aboutissant, 444 jours plus tard, soit du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981, à la libération à Alger de 52 diplomates et fonctionnaires américains. Quelques années auparavant, le 6 mars 1975 plus exactement, Alger avait abrité un événement historique, la conclusion d’un accord frontalier entre l’Irak et l’Iran qui a permis à notre pays de revendiquer un nouveau rôle au sein de la grande famille musulmane.
En 1989, notre pays a joué un rôle central dans la résolution de la crise libanaise avec la signature d’un traité interlibanais qui avait mis fin à une guerre civile qui avait éclaté en 1975. Il est présenté comme une tentative de restauration de la paix par un cessez-le-feu et la réconciliation nationale. Les accords de Taëf (Arabie saoudite) sont en effet l’aboutissement des efforts politiques d'un comité composé du roi Hassan II du Maroc, du roi Fahd d'Arabie saoudite et du président Chadli d'Algérie, avec le soutien de la diplomatie américaine.
L’Algérie œuvre en permanence à faire reconnaître sur le plan international la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée dans la nuit du 27 au 28 février 1976, pour défendre le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. La reconnaissance de la RASD par une majorité de pays lui a permis de faire son entrée au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une adhésion qui provoqua la fureur du Maroc, puis son retrait de l’OUA le 12 novembre 1984 et enfin son refus d’adhérer à l’Union africaine née en 2001. Fidèle à ses principes et à la défense de la cause palestinienne, l'Algérie continue toujours d'appuyer les Palestiniens dans leur lutte, au moment où d'autres pays «se précipitent» vers la normalisation avec l’entité sioniste. Le président de la République a déclaré, à cet effet, que l'Algérie «ne participera pas à la course à la normalisation avec Israël».
L'Algérie, qui a réussi à inscrire la journée mondiale du vivre ensemble, réaffirme, toujours grâce à sa diplomatie, qu'il n'y a de solution à la question palestinienne qu’avec un État palestinien à l'intérieur des frontières de 1967 avec Al-Qods comme capitale. Les récentes tournées du ministre des Affaires étrangères confirment le retour en force de la diplomatie algérienne. S'ajoutent à ces efforts, la décision de création des postes d'envoyés spéciaux chargés de conduire l'action internationale de l'Algérie et le lancement d'un vaste mouvement dans le corps diplomatique qui concerne plus de 70 postes diplomatiques et consulaires, dans l'objectif «d’ajuster et d'affiner les outils de la diplomatie algérienne pour l’engager résolument dans les nouvelles formes d’action modernes de la diplomatie mondiale».
Tahar Kaidi