Lac de Réghaïa : Le paradis des oiseaux d’eau

Un lieu de détente où il y a tout ce qu’il faut pour rester en toute tranquillité, le lac de Reghaïa a été classé réserve naturelle d’importance internationale en 2003 dans le cadre de la convention «Ramsar» relative aux zones humides. Cependant, ce patrimoine naturel souffre des méfaits de la pollution hydrique, de l’envahissement du béton et des décharges sauvages sur ses rivages. Il fait l’objet d’études approfondies pour identifier le mal et établir un plan d’action afin de préserver son cachet et la quiétude du lieu; véritable réserve de la faune aquatique, lieu de nidification de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau et d’oiseaux migrateurs. Bordé de forêts et d’espaces verts où règne une grande sérénité, loin du stress de la ville, le site accueille, malgré la pollution, de nombreux visiteurs en quête de calme et de nature. Des familles rencontrées sur place viennent prendre un bol d’air et permettre aux enfants de jouer en toute tranquillité. Un éleveur de moutons, qui se promène à proximité des rives avec son cheptel, déplore l’anarchie totale autour du lac. Les gens peuvent même construire sur l’eau. «Je me demande où ils ont eu leur permis de construire. De fait, ces bidonvilles mettent fin à la quiétude des lieux et font fuir les oiseaux locaux et migrateurs qui y nichent». C’est un site très important pour les oiseaux migrateurs qui arrivent de la Méditerranée et du désert du Sahara. Malgré ses dimensions en déclin, le lac maintient une richesse et une diversité d’oiseaux nicheurs rares ainsi que des migrants hivernaux. Il abrite plus de 203 espèces d’oiseaux d’eau. Les environs immédiats se composent de champs en jachère et de maquis où l’on trouve des oliviers sauvages et quelques bosquets d’eucalyptus. Le lac fournit aussi des eaux d’irrigation pour 1.200 hectares de terres arables et les plages de la région attirent de nombreux visiteurs en été. Approché par nos soins, Ibrahim, accompagné de sa famille, déplore cet état de fait. «Je suis originaire de cette région, je vis ici depuis 50 ans. Ce lac est considéré pour nous comme un patrimoine national. D’ailleurs, des milliers de visiteurs viennent chaque année pour profiter des espèces rares qui y vivent. Malheureusement, leur nombre a diminué à cause de la pollution de l’eau. Les autorités concernées doivent protéger ce patrimoine qui est connu mondialement ». Son fils, lui, ne se soucie pas de ces choses-là et se dit plutôt très content d’être sur ces lieux où il peut observer à sa guise les oiseaux rares.

Zine Eddine Gharbi

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