La Méditerranée se réchauffe à un rythme et à une vitesse alarmants, battant record après record de température. Ce bouleversement climatique agit comme une porte ouverte aux espèces invasives venues principalement de la mer Rouge. Le poisson-lion, aux épines venimeuses, et le poisson-globe, porteur de toxines mortelles, colonisent déjà les côtes orientales, menaçant ainsi les écosystèmes marins et les équilibres socio-économiques liés à la pêche. Depuis plusieurs années, les scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. L’élévation rapide de la température des eaux modifie la composition des fonds marins et favorise la «migration» d’espèces tropicales par le canal de Suez. Ce phénomène a transformé progressivement la biodiversité méditerranéenne. Les espèces locales, moins adaptées à la chaleur, reculent face à des envahisseurs plus agressifs et plus résistants.
Le danger n’est pas seulement écologique. Dans plusieurs pays du monde, notamment à Chypre, en Grèce ou en Turquie, des pêcheurs ont déjà signalé des blessures causées par les épines du poisson-lion, tandis que le poisson-globe représente un risque alimentaire majeur, en raison de sa toxine mortelle. Ces menaces, alertent des scientifiques pourraient, à terme, atteindre l’ensemble du bassin méditerranéen, y compris les côtes nord-africaines. Comment le réchauffement rapide de la Méditerranée favorise-t-il l’arrivée d’espèces exotiques qui bouleversent ses écosystèmes et menacent la biodiversité locale ? C’est la question que se posent de plus en plus des scientifiques, alors que cette mer semi-fermée connaît, depuis plusieurs années, des records de température et une transformation profonde de sa faune. Ce réchauffement spectaculaire offre un terrain idéal à des espèces venues de la mer Rouge, franchissant le canal de Suez et colonisant les eaux méditerranéennes. L’organisme européen Mercator Ocean International a confirmé, dans une récente étude, que la Méditerranée figure parmi les bassins maritimes qui se réchauffent le plus rapidement au monde. Les mois de juin et de juillet derniers y ont même été les plus chauds jamais enregistrés. Dans ces conditions, des prédateurs redoutables comme le poisson-lion (Pterois miles ndlr), à la silhouette spectaculaire, se multiplient. Dans la Méditerranée orientale, plusieurs espèces locales ont déjà disparu.
Les chercheurs évoquent deux causes principales. Les eaux devenues trop chaudes ou une compétition insoutenable face aux nouveaux arrivants. La tropicalisation de la Méditerranée n’est donc plus une perspective, mais une réalité qui s’impose. Elle révèle, soulignent des scientifiques, les effets concrets du réchauffement climatique sur les mers et rappellent l’urgence d’anticiper les bouleversements écologiques que ce phénomène entraînera pour l’ensemble des pays riverains.
La Méditerranée, l’une des mers qui se réchauffent le plus vite au monde, subit une tropicalisation inquiétante. Des espèces venues de la mer Rouge, comme le poisson-lion et le poisson-globe, s’installent durablement, menaçant ainsi la biodiversité locale et les activités de pêche.
A. F.