Bordj Bou Arréridj : Grandes attentes citoyennes

Jour «J» pour la clôture de l’opération de dépôt des listes électorales aux élections locales du 27 novembre. Durant toute la semaine écoulée, le siège de la délégation locale de l’ANIE a vu défiler les prétendants aux sièges des assemblées locales. Pour le président de la délégation de l’ANIE, l’opération a connu une effervescence particulière ces deux derniers jours. M. Abdoune nous informe à cet effet que 9 dépôts de listes ont été enregistrés pour 587 dossiers de candidature retirés par 14 partis et 74 listes indépendantes. Le responsable fait le bilan : 13 partis sont présents dans toutes les communes alors que le 14e n’a présenté des candidats que dans 6 communes. Il relève également que les retraits de dossier concernent essentiellement les APC avec 556 dossiers. Pour l’assemblée populaire de wilaya, 31 dossiers ont été retirés. Les attentes citoyennes sont grandes. Apostrophé près du marché de la ville, Dahmane vide sa besace, dénonçant les «routes défoncées» , des «trottoirs inexistants», le «défaut de l’éclairage public...» «Regardez dans quel état se trouve le marché. Pourtant, il rapporte des milliards à l’APC», dit-il. Dahmane n’est pas le seul à effectuer ce constat amer. Abdelkrim évoque, en plus de ces problèmes, l’absence d’un plan de transport. Résultat, les bus couvrent certains quartiers mais pas d’autres. «Même quand nous arrivons chez nous, nous n’avons pas où passer le temps avec l’absence d’espaces verts. Là où nous jetons un œil nous trouvons du béton.» A la question pour qui ils vont voter, nos deux interlocuteurs ne cachent pas leur crainte de se tromper de choix. «La position est la même, ceux que nous croyions aptes pour diriger l’APC se sont avérés loin de nos espérances.»
F. Daoud

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Les contraintes des élus

Des élus parlent des contraintes nombreuses qui minent leurs missions de représentants locaux. Kamel Silini, membre de l’APC de Bordj Bou Arréridj, évoque la «faiblesse de la formation» de certains élus, des candidats «pas à la hauteur», qui ne «maîtrisent pas les outils de gestion, l’aménagement urbain, les marchés publics ou les ressources humaines». Il déplore des lois «contraignantes» pour le recrutement du personnel, l’investissement ou même pour les délibérations. «Il suffit que le chef de daïra, un fonctionnaire désigné, oppose son véto, pour qu’une délibération de toute l’assemblée soit annulée». Silini ajoute les poursuites judiciaires qui harassent les élus et «tuent l’esprit d’initiative». Dans le registre des faiblesses des assemblées locales, il évoque également le déficit en personnel, la faiblesse du parc de matériels et surtout l’absence d’encadrement adéquat. «Nous n’avons pas d’ingénieurs, ni les experts et techniciens nécessaires pour maturer les projets» a-t-il relevé. Et pour corser l’addition, le «citoyen ne joue pas le jeu», d’après lui, en n’adoptant que la posture revendicative. «Quand le citoyen se présente à l’APC, c’est pour réclamer un logement, un emploi alors qu’il sait pertinemment que l’assemblée ne s’occupe pas de ces dossiers qui relèvent des services de la daïra», affirme cet élu. Salim Cherifi , membre de l’APW sortante, abonde dans le même sens en insistant sur la nécessité d’expliquer aux citoyens les missions des élus. «Notre rôle se borne à transmettre les préoccupations des habitants car nous n’avons pas les moyens ni les prérogatives pour régler nous-mêmes les problèmes.»
F. D.

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