Bordj Bou-Arréridj : Les cascades de Lagradj...L'éden

Dans cette commune du sud de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, qui est la porte du Sahara, existe un lieu très boisé et surtout rempli d’eau. Sa configuration comme cascade lui a même donné un aspect original qui lui a assuré une beauté certaine, en plus de ses bienfaits naturels.pas Chaque fin d’après-midi les habitants s’y rendent à la recherche d’air pur et de vision réconfortante que la verdure des arbres qui se trouvent aux alentours ne manque pas de renforcer. Le bruit des chutes d’eau qui rythme la visite donne même un air de puissance au lieu qui fascine au point que les virées dans cet espace enchanteur peuvent durer jusqu’à la tombée de la nuit. Comme il fait chaud pendant cette période, beaucoup de visiteurs ne résistent pas à l’envie de plonger dans les eaux froides de la source qui alimentait jadis toute la commune de Rabta. Il faut dire qu’ils n’y viennent pas seulement en été. Même durant les autres saisons, ils se sentent obligés de faire un tour sur les lieux. Pendant le mois sacré, c’est leur destination préférée. Non seulement ils passent du bon temps. Mais ils peuvent aussi tromper leur soif avec la vue de l’eau ruisselante. Pour certains habitants c’est un coin de paradis qu’il est difficile de quitter. Ce coin est d’autant plus spécial qu’il est inaccessible à cause du mauvais état de la route qui le relie au chef-lieu. Même le relief où il se trouve est escarpé. C’est ce qui empêche d’ailleurs son exploitation à grande échelle. Outre l’absence d’éclairage public qui faciliterait les visites nocturnes très recherchées par les familles, la route, l’absence d’aménagement des lieux a privé Rabta d’une importante source de richesse. La commune, qui est l’une des plus pauvres de la wilaya, dispose avec les cascades de Lagradj d’un filon intéressant. Il pourrait aider au développement du tourisme dans une localité qui se base sur l’agriculture alors qu’elle est pauvre dans ce domaine. Elle ne peut même pas compter sur l’industrie à cause de son relief. Elle n’a aucune chance pour le commerce puisqu’elle est éloignée des grands axes comme la RN 45 qui lie les wilayas de Bordj Bou-Arréridj tout comme pour la voie ferrée. C’est sa voisine d’El Euch qui est traversée par ces deux axes stratégiques. Elle n’a que Lagradj à développer pour espérer attirer les clients qu’elle pourra séduire, par la même occasion, par l’artisanat dont elle est réputée. Les élus locaux qui se plaignent de la faiblesse des subventions qui sont allouées par l’Etat pour financer les opérations de développement local ont de quoi augmenter la fiscalité locale s’ils font preuve d’imagination dans la fructification de cette richesse. Rabta qui a toujours été à la traîne dans l’exécution des programmes publics pourrait même initier ses propres opérations pour le grand bien des habitants. La direction du tourisme au niveau de la wilaya a bien inscrit le site parmi les potentialités locales dans ce domaine. Mais sans une mobilisation des élus et même du mouvement associatif, les investisseurs ne vont pas se bousculer pour créer les conditions nécessaires pour la prise en charge des touristes. Déjà que le site est inconnu pour la plupart des spécialistes qui ne soupçonnent même pas que ce dernier existe. En attendant que toutes ces parties se décident à transformer les cascades de Lagradj en pôle de tourisme et partant, de développement, le lieu continue d’attirer quelques habitants en mal de dépaysement et de rafraîchissement comme n’importe quelle source de moindre importance que celui où ils trouvent.

F. D.

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