14 novembre, journée Mondiale du diabète : Statistiques affolantes chez les enfants

Aujourd'hui, le diabète est une pandémie mondiale qui touche plus de 425 millions de personnes, et ce chiffre augmente chaque année. En Algérie, la prévalence est estimée à 14,4%, les statistiques classant l'Algérie au top 6 mondial des pays qui comptent le plus grand nombre de cas de diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents.

Des études épidémiologiques dans différentes régions du pays révèlent une «affolante» augmentation dans l’incidence du diabète de type 1 chez l’enfant, des registres pour le suivi du diabète chez l’enfant à Alger, Constantine et Oran convergent et montrent que le diabète chez l’enfant augmente de manière inquiétante. Pas moins de 15.000 enfants sont actuellement touchés par cette maladie, soit 3.500 nouveaux cas, tous âgés de moins de 15 ans.  Les spécialistes relèvent, en moyenne,  à vrai dire, une augmentation annuelle de l'ordre de 10% et une incidence de l’ordre de 30 cas pour 10.000 enfants âgés de moins de 15 ans,  25% de ces  enfants diabétiques sont âgés entre 0 et 4 an. Les chiffres vont crescendo et la menace pèse de plus en plus sur ces derniers. «Différentes théories pointent un facteur ou un autre pour expliquer cette situation, comme l’alimentation, la sédentarité, les pesticides, l’obésité et autres facteurs, sans qu’aucune soit en mesure d’établir un rapport de causalité effectif entre cette pathologie et l’âge précoce des malades», avancent les spécialistes. Ces mêmes spécialistes estiment qu’une une réflexion autour du parcours de soin pour les enfants diabétiques s'impose en Algérie. Il faut renforcer l'éducation de ces enfants en ce qui concerne le régime alimentaire, l'activité physique et le soutien psychosocial par une équipe multidisciplinaire formée à l'éducation thérapeutique. Il faut savoir que la prise en charge de l'enfant diabétique est une tâche astreignante et contraignante pour la maman, vu qu'elle doit mesurer trois à quatre fois par jour la glycémie de son enfant avec un glucomètre qui a besoin d'une goutte de sang obtenue par une piqûre douloureuse du bout du doigt, outre les injections d'insuline et le contrôle quotidien du régime alimentaire de l'enfant. 
 
Plaidoyer pour le remboursement de la pompe à insuline
 
Pour ces non-insulino-dépendants, les pompes à insuline s'avèrent être la fin du calvaire des injections, d'une glycémie instable et autres soucis quotidiens, devenus un fardeau pour le malade et sa famille. La pompe à insuline ne manque pas d'atouts, avec une tendance au recours à ce procédé, dans tous les pays, offrant aux malades des avantages certains pour les diabétiques de type 1. Aujourd'hui, la pompe à insuline représente pour beaucoup de pays un potentiel de réduction de l'incidence des complications, en aval, des coûts, associés à la fois pour les patients et les responsables des budgets, auquel s'ajoute également une réduction significative de l'absence de l'école pour les enfants atteints de diabète de type 1, se situant à 13, contre 42 jours pour ceux qui utilisent la pompe à insuline. À ce sujet, Khier Tebbal, président de l'Association nationale des diabétiques, est formel : «La nouvelle technologie est une véritable révolution sur tous les plans.» Il affirme que cette dernière facilite la vie aux malades, tout en équilibrant sa glycémie et leur évite ainsi des complications et un coût moindre par rapport à ceux qui n'utilisent pas la pompe à insuline. Tebbal dit, à cet effet, que son association a fait appel au ministère de la Santé, pour le remboursement de la pompe à insuline et le consommable de celle-ci qui coûte 30.000 DA/mois, se basant sur un sondage dans les wilayas, à travers les parents, les enfants et les adolescents qui utilisent cette technique afin d'éviter les complications qui résultent du diabète de type 2. «Avec la pompe à insuline, l'enfant est équilibré, a de la volonté, avec un confort assuré, contrairement à celui n'utilisant pas cette dernière, non réglé, non motivé, sans parler d'une longue liste de complications qui coûtent cher à l'État», argue-t-il. De son côté, le président de l’Association des diabétiques d'Alger,  Fayçal Ouhadda, interpelle la Caisse nationale des assurances sociales, qui ne «joue pas son rôle, en abandonnant les malades». «Les associations n’ont cessé, depuis 2011, de demander le remboursement des pompes à insuline pour enfants. À ce jour, ce produit, qui n’est pas à la portée des bourses moyennes, ne figure pas parmi les médicaments remboursables. Des experts ont présenté à la CNAS des recommandations de prise en charge du diabète où figure la pompe à insuline, mais jusqu'à présent, la caisse n'a pas encore pris la décision de prendre en charge ce produit qui coûte très cher», regrette-t-il.  
 
Farida Larbi 

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