L'ouvrage la revanche du dernier des indigènes, de Lachemi Siagh, de Casbah éditions, fleure bon le nationalisme de bon aloi, le devoir de mémoire et celui de servir sa patrie. C'est une belle leçon de patriotisme dont on ne peut que se targuer. À travers sa trajectoire personnelle et professionnelle, l'auteur est un bel exemple de réussite et de patriotisme qui feraient pâlir d'envie plus d'un.
Lachemi exhorte les générations montantes à «contribuer à l'émergence d'une nouvelle puissance algérienne sur l'échiquier mondial», selon ses propos. Vu son parcours didactique et professionnel, il dévide le fil de sa mémoire pour conter son enfance, à Touggourt, et ses études supérieures à Alger, es sciences politiques et interprétariat, évoluant à la même vitesse que son pays qui, sorti des affres du colonialisme, subi de multiples mutations socio-économiques et politiques. Les nombreuses dérives politiques et les divers choix économiques et politques font que l'Algérie sombre dans une situation délétère mâtinée de terrorisme. C'est toute cette trajectoire en dents de scie que l'écrivain a raconté avec précision, conjointement avec son brillant parcours professionnel. Tout au long de cette intéressante narration, il y a un parallèle du déroulement de sa vie et de celle de son pays. Sans verser dans un moralisme béat, Lachemi Siagh exhorte, par le savoir et le travail, les jeunes à servir leur pays, au lieu d'être attirés par les chimères d'un hypothétique Occident. Il retrace l'histoire de l'Algérie en survolant la période coloniale, celle post-indépendance et la suite, avec ses déviations, dont le terrorisme, le cinquième mandat, et le hirak, etc. Tout est consigné avec moult détails, avec analyse objective de ce pan d'histoire avec ses hauts faits, ses réalisations, son développement et ses zones d'ombre. Lachemi Siagh est un exemble probant de perséverance et d'engagement, avec une conscience politique aiguisée. De cette école coranique de Touggourt, bardé de diplômes, il devient expert international. Quelle fierté pour ses parents !!! Le titre expressif du livre la revanche du dernier des indigènes témoigne de ce long parcours jalonné de diplômes et de réussites, avec le succès de cet enfant de Touggourt qui n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Ce récit tendre, intime et historique se veut une sorte d'enseignement des «les jeunes pour se bâtir un avenir». Ce devoir de mémoire permet de connâitre l'histoire de son pays. C'est un témoignage empreint d'impartialité d'un scientifique qui délivre un beau message aux nouvelles générations. Notons que l'auteur comptabilise à son actif un doctorat en management stratégique, un MBA à HEC Montréal, diplômé de sciences politiques et de l'École supérieure d'interprétariat, à Alger, et formé au Groupe ESSEC France. Lachemi Siagh a développé une expertise de pointe dans les domaines des pratiques managériales et financières internationales tout au long de sa carrière en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En outre, il a occupé des postes de haut niveau à la Deutsche Bank, à la Caisse de dépôt et placement du Québec, à L'ATFP, filiale du Fonds monétaire arabe, à Abu Dhabi, et à Inter Arab Investment Guarantee Corporation, à Koweit, et au ministère de l'industrie lourde en Algérie. De l'auteur, qui était mon professeur à l'université d'Alger, je garde un bon souvenir d'un enseignant avec beaucoup d'affabilité et d'une grande écoute de ses étudiants.
K. A.
