Salon national du livre : Les jeunes écrivains à l’honneur de cette 1re édition

Ph. : Asselah
Ph. : Asselah

La première édition du salon national du livre, qui se tient au palais des expositions (safex), se poursuit avec un aspect spécial, qui est l'encouragement des jeunes talents. Ainsi, cet espace culturel, rouvert après plusieurs mois de suspension de toutes les activités culturelles en raison de la pandémie du coronavirus, se veut un lieu où la créativité des jeunes écrivains et écrivaines est mise à l'honneur. Les organisateurs ont préféré mettre la lumière sur ces jeunes qui assureront la relève. Plusieurs noms sont à l'affiche. On citera, à titre d'exemple, la plus jeune écrivaine algérienne Kahina Temzi, âgée d’à peine 16 ans. A cet âge-là, elle a déjà édité son livre qui s'intitule «tout ce que je n'ai jamais su dire» chez les éditions Imtidad. Ce dernier est composé de 16 textes libres où la jeune écrivaine a bien réussi son défi et a bien démontré son talent. Un autre jeune auteur, Abdelmoaiz Farhi, qui a juste 20 ans, dont le talent dépasse son âge. Il participe à ce salon avec son deuxième roman intitulé «Fayza». Un roman d'épouvante aux rebondissements imprévisibles et captivants. Il faut dire donc que ce salon a bien ouvert le champ à ces jeunes pour faire émerger leur créativité et la partager avec le public. d'ailleurs, l'objectif principal de ce salon est d’assurer un espace de rencontres entre le public, les écrivains et les éditeurs. Un public quelque peu déçu par l'interdiction aux enfants de moins de 16 ans d’accéder au salon. Une consigne qui, malheureusement, a été décidée par le conseil scientifique, considérant les enfants comme porteurs possibles du virus. Juste à l'entrée, nous avons rencontré un petit groupe d'enfants qui ne pouvait pas entrer. Une maman nous déclare que c'est «mal décidé». «On aurait aimé faire entrer nos enfants parce que c'est eux qui choisissent les livres, surtout ceux relatifs à leur scolarité. Ils ont interdit l'accès aux enfants, pourtant c'est presque vide à l'intérieur. Il n’y a pas beaucoup de monde», explique-t-elle en précisant qu'il «fallait penser à cette frange de la société afin de les inciter à lire et intégrer le monde culturel». Un autre père de famille, qui accompagnait ses trois enfants, nous confie : «Je suis venu de Koléa pour voir les nouveautés des maisons d’édition. J’avais hâte, le Salon du livre est, selon moi, une manifestation littéraire à ne pas manquer. J'aime inculquer cette habitude à mes enfants, mais dommage, l’accès leur est interdit car ils ont moins de 16 ans. Je refuse de rentrer sans eux.»

Des ventes timides

Par ailleurs et bien que de nombreuses remises ont été faites sur les ouvrages, allant pour certains éditeurs de 40%, 50% et jusqu’à 60% du prix initial, le public ne montre pas un grand intérêt pour ce salon. La majorité vient avec ses enfants pour se promener, manger, jouer... le pavillon central où se déroule l'événement est presque vide du public, qui a l'habitude de se présenter en grand nombre. Un tel événement est toujours synonyme d'initiative qui permettra aux éditeurs d’écouler plus rapidement leurs stocks d’ouvrages. Mais au cinquième jour de ce salon, les exposants n'ont pas enregistré le chiffre d'affaires attendu, en raison d’une affluence qui reste timide, mais aussi parce que la majorité vient juste pour la curiosité de découvrir. C’est d'ailleurs de l'avis du grand auteur et musicologue Abdelkader Bendaâmach que nous avons rencontré à l'espace de l'ENAG, et qui nous a précisé que «la majorité des éditeurs ont préféré faire déstocker les ouvrages anciens». «En plus de l'interdiction aux enfants de moins de 16 ans d’y accéder, il n’y a pas beaucoup de nouveautés. Cependant, c’est déjà un grand pas pour nous. Même si le nombre de ventes ne sera pas satisfaisant, nous sommes gagnants, car nous avons pu redémarrer le secteur», estime Abdelhakim Salhi, vice-président de l’ONEL. À l’intérieur du pavillon central de la Safex, le nombre des exportations ne dépasse pas les 200 éditeurs. Comme dans tous les salons dédiés aux livres, de nombreuses ventes-dédicaces, ateliers-conférences seront organisés. Mais l'intérêt reste «infime». Les exposants sont pour la plupart les mêmes, à l’image des éditions Casbah, Barzakh, Dalimen, ENAG, Dar El Koutoub El Arabi, Samar éditions, Dar El Houda,… Par ailleurs, nous pouvons aussi compter parmi les exposants, le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) ainsi que le Centre national de recherche préhistorique anthropologique et historique (CNRPAH). De plus, nous avons pu observer la participation de la plus grande librairie d’Alger, ouverte il y a à peine quelques mois, la Nadji Megabookstore.

Kafia Ait Allouache

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