
Au bonheur de ses lecteurs, l’écrivain, sociologue et journaliste Mohamed Balhi a dédicacé ses œuvres, dans l’après-midi de lundi dernier, et ce, au niveau du stand des éditions Anep en marge de la première édition du Salon national du livre.
En effet, l’écrivain, sociologue et journaliste Mohamed Balhi a animé lundi dernier au niveau du stand de l’Anep, une séance de vente-dédicace de ses derniers ouvrages intitulés «Le long règne du dey Mohamed Ben Othmane – 1766-1791» et le second ouvrage consacré aux deys d’Alger après «Dey Hussein, dernier souverain d’el-Djazaïer, 1818-1830», publiés respectivement en 2021 et 2018 à l’ANEP. Dans son ouvrage «Le long règne du dey Mohamed Ben Othmane 1766-1791», Mohamed Balhi revient sur le règne du dey Mohamed ben Othmane qui a duré vingt-cinq ans, le plus long règne des deys d’Alger. Ce long règne, à partir de 1766, fut caractérisé par une stabilité et une prospérité, en dépit des épidémies, des séismes, des révoltes intérieures, des complots et des guerres contre des puissances européennes comme l'Espagne et le Danemark-Norvège en 1770. Durant son époque, les beyliks de l'Ouest et de l'Est furent dirigés respectivement par Mohamed el-Kebir et le célèbre Salah bey, auquel une chanson malouf lui rendant hommage est chantée jusqu'à nos jours et dont les paroles disent : «Les Arabes ont dit, nous n'oublierons pas Salah...» On dit, d'ailleurs, que la mlaya noire portée par les femmes constantinoises est un signe de deuil après la mort de Salah Bey. Les beys Mohamed el-Kebir et Salah furent tous les deux des bâtisseurs. Mohamed Ben Othmane né vers 1710 à Alger, est mort le 12 juillet 1791. Ce dey d’Alger fut, en même temps, l’homme de la paix et de la guerre, celui qui relança la course et signa des traités de commerce. Son administration a été marquée par la stabilité, un grand sens de l’Etat et une intense activité militaire et diplomatique qui rehaussa la puissance et le prestige de la Régence d’Alger. Il fait notamment respecter à des pays européens le paiement du tribut nécessaire à leur sécurité pour la navigation en Méditerranée occidentale. Mais affecté par la maladie, les décisions seront de plus en plus prises à sa place par son neveu Sidi Hassan, qui lui succédera en 1791. Mohamed ben Othmane marqua de son empreinte les trois siècles de présence ottomane en Algérie, mais, paradoxalement, demeure inconnu. L’essai du journaliste et écrivain Mohamed Balhi vient à point nommé pour réhabiliter cet homme et ce dey méconnu. Dans son second ouvrage, Mohamed Balhi retrace la vie du Dey Husseine (1818-1830(. Le parcours du dernier dey de la Régence d’Alger est restitué dans le livre paru en 2018 par le journaliste Mohamed Balhi, auteur de plusieurs ouvrages consacrés au patrimoine et à l’histoire de l’Algérie. Très peu connu, accablé du titre peu glorieux de «dey capitulard», Hussein Ibn Hassan, natif de Smyrne (Izmir), est pourtant un personnage incontournable pour la compréhension de la fin de la période ottomane. Certes, l’Histoire n’a retenu que l’épisode du «coup d'éventail» et le départ précipité des janissaires vers la Turquie, après le débarquement des troupes du général de Bourmont, le 14 juin 1830, à Sidi Fredj. A travers son livre, l’écrivain, sociologue et journaliste dresse le portrait du dey Hussein. L’auteur revient sur des notions galvaudées et inappropriées telles que «Alger, nid de pirates». Il apporte de nouvelles pistes pour mieux appréhender ce qui s’est réellement passé, sans reconduire ce qui a été produit par la littérature coloniale. Natif de Biskra, Mohamed Balhi a commencé sa carrière dans l’écriture comme journaliste à l’hebdomadaire «Algérie Actualité». Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un roman noir. Il s’intéresse aujourd’hui au patrimoine et aux personnages méconnus du grand public. Parmi ses ouvrages figurent les essais «Chroniques infernales, Algérie 1990-1995», paru aux Editions Marinoor, en 1997, «Les moines de Tibhirine» (Editions El Farabi, Liban, 2002), le roman noir «La Mort de l'entomologiste» (Editions Barzakh, 2007), ainsi que les beaux livres «Biskra, miroir du désert» (Editions Anep, 2011), «Zaâtcha 1849 : l’insurrection des Ziban» (Editions Anep, 2015), «Dey Hussein, dernier souverain d'El Djazaier, 1818-1830» (Anep, 2018) et «Au pays de Syphax, roi numide 2019» (Anep, 2019) ainsi que «Le long règne du Dey Mohamed Ben Othmane – 1766-1791» (Anep, 2021).
Sihem Oubraham