
Après huit ans de gel, le projet de réaliser un biopic sur l’Emir Abdelkader, fondateur de l’Etat algérien moderne et symbole universel, comme l’a rappelé le président de la République en Conseil des ministres, est relancé.
En effet, le Président Tebboune a donné des instructions pour la relance du projet de production de ce long-métrage et relevé par ailleurs la nécessité d’asseoir les bases d’une industrie cinématographique créatrice d’emploi et de richesse à travers une production cinématographique constructive répondant aux standards internationaux. Ce projet de long-métrage de fiction retraçant la vie et l’œuvre de la personnalité fascinante de l’Emir Abdelkader, mystique, politique, littéraire, militaire, remonte, rappelons-le à 2007. L’idée est née lors de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» et le tournage devait commencer en 2013. Ce projet d’envergure culturelle et politique a été confié au réalisateur américain Charles Burnett, auteur de plusieurs œuvres, dont «Namibia», avec Dany Glover.
Cette décision a suscité la réaction des professionnels et des experts en la matière, dans des déclarations accordées à «El Moudjahid», à l’instar du réalisateur Samir Lezzoum qui estime que «je soutiens sa décision». Dans ce contexte, il citera le long-métrage d’Abdelhamid Ibn Badis, du réalisateur syrien Bassil Al-Khatib, dont le rôle principal était incarné par Youcef Sehairi. «C’était une catastrophe cinématographique», regrette-t-il.
De son côté, le directeur de la Cinémathèque algérienne, Salim Aggar, considère que l’annonce de la relance du projet de film sur l’Emir Abdelkader est une «bonne chose» pour avoir a connu plusieurs arrêts dans les années 70 puis les années 2000. «Trois scénarios ont été écrits pour illustrer cette personnalité importante de l’histoire de l’Algérie. Reste maintenant à savoir quelle est l’institution qui portera ce projet et quel budget lui sera consacré, et surtout qui réalisera le film. Autant d’interrogations qui pourront être dissipées prochainement».
Il convient de rappeler qu’un accord a été signé entre le ministère de la Culture, représenté par l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) et la boîte de production américaine basée à Los Angeles, «Cinema Libre Studio», pour le tournage du film en plusieurs langues (arabe, français et anglais). Ce long-métrage est particulièrement attendu en Algérie, où l’Emir est considéré comme le fondateur de l’Etat algérien moderne et symbole universel. Aux Etats-Unis, une ville de plus de 1.500 habitants dans l’Iowa, porte le nom d’El Kader.
C’était une initiative prise en 1846 par trois citoyens, John Thompson, Timothy Davis et Chester Sage, qui décidèrent de baptiser leur petit campement au nom d’El Kader, en hommage à «l’esprit chevaleresque de celui qui a incarné la lutte contre le colonialisme».
Sihem Oubraham