La 4e édition du concours de l'Amazighisation, organisée par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi-Ouzou a été lancée mercredi, en présence de Sid Ali Youcef, président de l’APW, et ses membres de l’exécutif, des invités de marque, notamment Brahim Tazaghart, auteur et militant de la cause identitaire, Mustapha Tidjet, directeur du centre national de recherche en tamazight, Hocine Haroun, ex-sénateur, ainsi que des membres de la commission d'évaluation des communes participantes à cette compétition.
Cette édition est dédiée à la mémoire du défunt militant et chercheur en tamazight, feu Belaid Mohamed Ben Ali, du village Aït Rehouna, dans la commune d'Azeffoun. Lors de son allocution, Sid Ali Youcef a insisté sur l'importance de tamazight. «Il s’agit de notre identité et notre culture, chacun d'entre nous doit faire le maximum pour, non seulement la préserver mais aussi pour la promouvoir», a-t-il souligné, précisant qu’elle «est un élément unificateur et rassembleur». Il a également invité l'ensemble des membres de la commission d'évaluation à s'investir totalement pour faire de ce concours une réussite totale, insistant, au passage, sur le fait que nul ne peut diviser l'Algérie, qui est unie et le restera éternellement.
D'autres intervenants ont abordé la nécessité de préserver l’unité de l’Algérie et de son peuple. Les invités ont également été unanimes à mettre en exergue l’importance du parcours et l'œuvre de Belaid Mohamed, de l'utilisation de tamazight dans tous les domaines de la vie et de la sacralité de l'unité nationale. Brahim Tazaghart, auteur prolifique en langue amazighe, estime que dédier «cette édition à la mémoire de Belaïd Mohamed Ath Aâla est une initiative très judicieuse et qui intervient à un moment sensible, pour nous rappeler les liens de fraternité et d’affection entre les Algériens». Selon lui, Mohamed Belaïd «fut le premier Algérien à travailler sur les caractères tifinagh avec des outils modernes, et il a consigné de nombreux poèmes et récits touaregs», ayant «vécu dans l’extrême Sud et s’est marié à une femme targuie».
Après l’indépendance, poursuit Tazaghart, il a contribué à la construction du monument commémoratif des martyrs d’Ath Arhouna et a enseigné les lettres tifinagh aux enfants de l’école du village, après les heures de classe. C’est également Mohamed Belaïd qui a assisté Mouloud Mammeri dans bon nombre de ses recherches dans le Sud algérien et l’a orienté vers des sources fiables maîtrisant le patrimoine de la région, témoigne-t-il.
B. A.