Note de lecture, Sarah Haider, Aménorrhée : Au royaume de l’assujettissement

C'est dans un monde kafkaien, que nous introduit Sarah Haider en plantant le décor de son nouveau roman "Aménorrhée" paru aux éditions Barzahk dans un pays imaginaire inommable avec une vision cauchemardesque du pouvoir et de la socièté. Ce roman qui bouscule certains codes littéraires est une ordalie de voix d'hommes et surtout de femmes qui abhorrent le despotisme exercé par un pouvoir mysogyne qui contrôlent la vie des citoyens particulièrement des femmes. Ce roman qui est une longue diatribe des régimes totalitaires renvoit à des logiques de dominations patriarcarles et politiques. L'autrice poursuit son exploration des thèmes de la résistance féminine et de la subversions des normes et des révoltes de femmes , ainsi que le rôle de la maternité et la place de la femme. Par ce récit, la condition féminine prend tout son sens dans la résilience à l'oppression d'un pouvoir oligarchique, qui contrôle la pensée et les corps des femmes. Dans ce pays sans nom, la maternité est vécue plus comme une contrainte imposée qu'un bonheur et une plénitude". "Aménorrhée"interroge sur les menaces qui pèsent sur la femme. Cette narration dystopique interpelle plus d'un sur ce monde féminicide et de violence. Ici les figures masculines oscillent plus entre le prédateur que le protecteur. Cette histoire étrange met en scène un psychiatre, une gynécoloque et son assistante lesquelles provoquent des avortements consenties par certaines femmes ;or dans cet univers tyrannique , cet acte est puni de peine de mort. S'ensuit toutes une série d'élucubrations sur ces crimes de foetus, dont l'origine semble être la femme d'un des préfets qui se targue de sévir avec autoritarisme sur les crimes de cette socièté sclérosée. Par une écriture dense, et acerbe, cette fiction semble effrayante par son côté sombre et barbare. Utilisant un vocabulaire parfois graveleux, elle montre face hideuse de l'homme dans une socièté empreinte d'autoritarisme. Par des mots caustiques, incisifs, Sarah Haider évoque un monde froid barbare tout en évoquant la pensée philosophique et la poèsie de Imaeddine Nassimi ce poère et philosophe afghan pour qui tout est vérité divine. Ce roman sombre s'achève avec une note d'espoir pour rappeler que les femmes sont la sève et ferment de toute socièté. Le célèbre poète n'a t-il pas affirmer avec péremption que "la femme est l'avenir de l'homme «.

K. A.

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