De notre correspondant : SI MERABET NOUR EDDINE
Saâdi Arezki, fils d'Akli Mohand, est le dernier armurier de la région de Tiaret, un métier en voie de disparition. Il a hérité ce savoir-faire de son père, qui se consacrait à la réparation d'armes légères civiles destinées à la chasse.
Les compétences de Saâdi remontent à plusieurs générations, puisque ses ancêtres étaient des forgerons. Au fil du temps, la pratique s'est développée pour inclure l’assemblage, la menuiserie, la forge et la mécanique.
L'histoire de cet artisanat remonte à 1890, lorsque son grand-père fabriquait et réparait des armes à feu légères. «Depuis octobre 1962, je suis installé dans mon magasin-atelier. Auparavant, mon père exerçait à Frenda. J'ai appris ce métier dès l'âge de 9 ans, commençant par le démontage et le nettoyage des armes, puis en passant à la sculpture des crosses et ainsi de suite…. C'est un héritage familial précieux, et nous travaillons actuellement en collaboration avec les chasseurs de la région», nous dira Arezki en ajoutant : «Malgré la lourde charge de travail et sa rigueur, être armurier est pour moi une passion. C'est un métier qui requiert une grande précision et un savoir-faire extrêmement minutieux et pointu. Nous utilisons à la fois des outils et des instruments anciens ainsi que des équipements modernes. Nos résultats témoignent de notre expertise et de notre engagement envers la qualité.»
L'armurerie est un métier qui oscille entre l'art et l'artisanat. Chaque arme que nous réparons ou restaurons est le fruit d'une combinaison unique de compétences techniques et de créativité. Nous nous efforçons de restaurer et retoucher des pièces qui allient fonctionnalité et esthétique, tout en respectant les normes de sécurité les plus strictes.
Malheureusement, le métier d'armurier est en danger de disparition. Les avancées technologiques et les réglementations de plus en plus strictes ont réduit la demande pour les armes artisanales. Les armuriers traditionnels comme Saâdi Arezki sont les gardiens d'un savoir-faire qui risque de se perdre à jamais. Il est important de reconnaître la valeur de ces métiers et de soutenir les artisans passionnés qui continuent à perpétuer ces traditions.
S. M. N.