
Si le socle susceptible de mettre en exergue les investissements liés au secteur de la culture est ancré dans la wilaya de Mascara, les objectifs quant à eux, sont loin de répondre aux attentes de la société civile. « Des manifestations culturelles sont organisées par les différentes associations qui activent mais elles sont boudées par les citoyens et même par les personnalités invitées », telle est la réaction d’un responsable qui active au niveau de la maison de la culture de la ville de Mascara. Il ajoute : “Nous avons des troupes théâtrales et musicales considérées beaucoup plus à l’extérieur qu’à Mascara. Nos acteurs se produisent souvent devant un nombreux public hors wilaya et sont récompensés pour la qualité des spectacles, mais se retrouvent devant une très faible assistance localement.’’ Besoins culturels refoulés ou absence de goûts endogènes, la population de la wilaya de Mascara ne manifeste aucun intérêt particulier pour les activités programmées le plus souvent dans des conditions de circonstance seulement. Pourtant, la wilaya a bénéficié de maisons de la culture, de bibliothèques communales, de théâtres, de salles de cinéma, de centres culturels et de maisons de jeunes, des infrastructures toutes dotées d’équipements adéquats, venues renforcer le parc immobilier relatif aux infrastructures culturelles dont sont dotées les communes relevant de la wilaya de Mascara. Néanmoins, force est de constater que l’intronisation et l’usage de l’outil informatique ont lourdement impacté l’utilité de ces infrastructures presque abandonnées. Outre ces moyens enviables, la wilaya de Mascara dispose d’un riche effectif humain, qui active au sein de la direction de la culture, chargé de la gestion de ce patrimoine. Mais en dépit de ces dispositions, les manifestations culturelles sont majoritairement boudées par les citoyens.Dans ce contexte, force est de constater qu’un très fort taux des populations locales n’a pas encore acquis la culture des festivités ; les rares activités ne trouvent pas d’oreille attentive à l’effet de renforcer leurs rangs et partager leur passion et, de ce fait, assistent, impuissants, au déclin de ce secteur qui constitue le baromètre de la culture des Mascaréens. Ainsi, faute d’abriter des manifestations appropriées, ces structures culturelles sont parfois détournées de leur vocation initiale. Pourtant, historiquement, la wilaya de Mascara est une région où la culture dominait et reléguait au second plan les autres secteurs, une étiquette symbolisée par la personnalité de l’Émir Abdelkader, un poète qui a légué à la population régionale un trésor culturel inestimable mais qui reste mal ou pas du tout exploré. La bibliothèque communale de Mascara, très bien fournie en ouvrages, n’est fréquentée que par quelques étudiants à la recherche de documentations susceptibles de les aider à enrichir leurs connaissances. Le même constat est établi pour les bibliothèques réalisées au niveau des communes, fermées pour absence de fréquentation et qui ne servent qu'à orner les cités.
A. B.