
Le cinéma algérien s’enrichit d’une nouvelle œuvre prometteuse : Dounia, un long-métrage réalisé par la jeune cinéaste Rim Laredj, sera présenté en avant-première samedi à la Cinémathèque d’Alger. Organisée par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), en coordination avec le Centre algérien de la cinématographie (CAC). L’événement, à entrée libre, se veut une célébration du talent algérien et une invitation au grand public à redécouvrir le cinéma national dans toute sa diversité. Avec Dounia, Rim Laredj propose un regard neuf et personnel sur l’Algérie d’aujourd’hui. Le film, dont elle assure la réalisation, repose sur un scénario collectif, riche et pluriel, coécrit par Afifa Maâlam et Abderrahmane Djalti. Ce travail d’écriture à plusieurs mains donne à l'œuvre une profondeur narrative qui mêle différentes sensibilités et expériences, traduisant la complexité de la société algérienne contemporaine. Dounia n’est pas un simple portrait de femme ou une chronique sociale figée : c’est un film qui interroge l’humain, le lien aux autres, le poids de l’histoire et les possibles de demain. Derrière la caméra, Rim Laredj signe une mise en scène élégante et sobre qui privilégie les émotions vraies et les silences éloquents, tout en s’appuyant sur une direction d’acteurs soignée. Le film se distingue par une distribution riche et variée, mêlant visages connus et jeunes talents de la scène algérienne. Le rôle principal, celui de Bahia, est incarné par la chanteuse et comédienne Kenza Morsli, dont la présence à l’écran promet d’apporter une intensité particulière au récit. À ses côtés, Khadija Mezini, Asma Mehdjane, Kenza Moussous, Aziz Boukerouni, Bahia Rachdi, Farida Krim, Abdelkader Slimani, Abderrahmane Ikariouane, Wassim Belarbi, Nassima Gueroudj, Louiza Habani, Abdelhamid Ben Mesbah et Faouzi Haouara composent une fresque humaine vivante, diverse et profondément ancrée dans le réel. Cette projection s’inscrit dans une série d’initiatives portées par les institutions culturelles pour raviver l’intérêt du public pour le cinéma algérien, en donnant une visibilité concrète aux films produits localement. Elle offre également un espace de rencontre entre les créateurs et le public, favorisant le dialogue autour de l'œuvre, de ses enjeux, et du rôle du cinéma dans la société. L’entrée libre à cet événement n’est pas anodine. Elle témoigne d’une volonté forte de démocratiser l’accès à la culture, de rapprocher le cinéma des citoyens et de revaloriser le rapport entre le public et le grand écran. Dans une époque où l’image circule vite mais perd souvent de sa substance, Dounia veut ralentir le temps, donner à voir, à écouter et à ressentir. La projection de Dounia s’inscrit dans un contexte de renouveau pour le cinéma algérien.
M. K.