
À l'allure débonnaire et avec un langage volubile, il discourt avec plaisir et engouement de son art. Au-delà de cette apparence verveuse, se cache une sensibilité à fleur de peau qui se reflète intensément dans sa peinture. Avec une palette multicolore, cet informaticien de formation, et de métier, sublime ses compositions ondoyantes qui expriment ses émotions et ses impressions.
Profond dans sa réflexion, et alliant un idéal de liberté comme credo de sa peinture, suinte sa réceptivité mâtinée d'humanité. Sa peinture est une poésie lyrique qui se murmure comme une symphonie. Dans cet entretien, Abderrahmane Azougli raconte son aventure picturale qu'il vit et la sent en osmose avec ses ressentis.
El Moudjahid : Quelles sont vos prémices dans l’art pictural ?
Abderrahmane Azougli : Je suis né dans les marges du carnet et au creux des silences. L’art est venu à moi comme une langue oubliée que je devais réapprendre. Très tôt, j’ai peint pour comprendre ce qui m’échappait : le monde, les autres, moi-même...
Pourquoi autant de chromatiques dans votre peinture ?
Parce que chaque couleur est un souffle, une émotion, un battement de cœur. J'utilise la couleur comme on respire : intensément, librement. Elle me permet de dire l’indicible, de traduire l’invisible.
Dans quel mouvement pictural vous vous situez ? Quel est le style de peinture de votre prédilection ?
Je me tiens à la croisée des chemins, quelque part entre l’abstraction lyrique et le regard d’un enfant qui rêve. Mon style, c’est une écriture intérieure, mouvante, faite de couches, de formes flottantes, d’échos.
Quel est votre artiste peintre préféré ?
Difficile de donner un seul nom… mais Gustave Klimt, et les artistes de la Renaissance italienne, ainsi que Jackson Pollock et bien évidemment Picasso, m’accompagnent souvent : pour leurs poésies, leurs libertés, leurs regards qui dansent entre le visible et l’âme des choses.
Selon votre avis, y a-t-il une relève dans ce domaine ?
Oui, bien sûr. L’art ne s’éteint pas, il change de peau. Je vois naître des voix nouvelles, fragiles parfois, mais habitées. Tant que quelqu’un peint pour dire ce qu’il ne peut pas taire, l’art est vivant.
K. A.