
Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger accueillera, du 17 juillet au 15 août prochains, une exposition collective d’arts plastiques intitulée «Ghaza en couleurs». Un événement artistique et humanitaire attendu, réunissant un groupe d’artistes plasticiens algériens qui ont choisi d’exprimer, chacun à sa manière, leur solidarité avec le peuple palestinien à travers le langage des arts visuels, où la beauté esthétique croise l’engagement humain.
Dans un contexte international marqué par les guerres et les violations, cette exposition ne se présente pas simplement comme une manifestation artistique, mais comme un acte symbolique qui réhabilite l’art en tant qu’outil de résistance et espace de reconstruction de l’image et de la mémoire, face à la frénésie de l’actualité et à la banalisation médiatique des souffrances.
De nombreux artistes ont annoncé leur engagement dans ce projet via des publications émouvantes sur les réseaux sociaux, affirmant que leur participation est avant tout une position humaine et émotionnelle. Parmi eux, l’artiste Jazia Cherieh, spécialiste de la miniature et de l’enluminure, qui proposera une approche visuelle mêlant symboles patrimoniaux et traits de la souffrance palestinienne, dans une reconstitution intelligente d’une mémoire collective tissée de patience et de résilience.
L’artiste Saliha Hachimi sera également présente, connue pour sa capacité à conférer aux couleurs une dimension à la fois humaine et poétique. Dans ses œuvres passées, elle a toujours pris parti pour l’humain, dévoilant la vie dans ses instants les plus fragiles. Elle a exprimé sa fierté de participer à cet événement, soulignant que «peindre Ghaza, ce n’est pas seulement documenter ses ruines, mais capter son pouls continu et son espoir indestructible».
Selon les participants, le choix du titre «Ghaza en couleurs» n’est ni fortuit ni simplement métaphorique. Il traduit une volonté collective de présenter Ghaza autrement que par les images consommables de destruction. Le titre symbolise à la fois un processus artistique et spirituel : extraire la vie des décombres, insuffler des couleurs dans les zones d’ombre, reformuler l’absence et célébrer la lumière qui subsiste dans une ville assiégée et bombardée. C’est un titre qui confère à l’exposition un double message : d’un côté, un refus de la neutralité mondiale et, de l’autre, l’affirmation que l’art peut être une voix alternative lorsque les mots faillissent et que la beauté n’est pas contraire à la vérité, mais une façon d’en élargir la perception.
Bien que l’exposition ne soit pas encore inaugurée, son écho résonne déjà sur les plateformes numériques. Les artistes y partagent depuis quelques jours des extraits de leurs œuvres en cours de réalisation et des messages exprimant leurs positions sur la cause palestinienne. Ces espaces digitaux deviennent ainsi des lieux interactifs qui préparent et amplifient l’événement avant même son ouverture officielle.