Générale de la pièce de théâtre En état de siège : Détermination pluridimensionnelle

La générale de Taht al hissar (en état de siège), dont le contenu restitue la détermination du peuple algérien à arracher son indépendance, a été présentée, hier soir au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), pour le compte des festivités de la célébration du 61e anniversaire de l'indépendance.
Produit par le Théâtre régional de Skikda et mis en scène par Karim Boudchiche sur un texte du regretté Djamel Amrani, le spectacle de 65' met en scène l'engagement et le dévouement de toutes les franges de la société dans le combat libérateur à travers les «feedayine». Proposant trois supports, celui du commissariat, de la maison et du laboratoire révolutionnaire, la pièce relate les tentatives d'une fratrie de convaincre leur père chirurgien, respecté par l'administration française et les colons, à nouer le contact avec le FLN. Sa fille benjamine Zahia, devant exécuter un attentat dans un bar, a été remplacée par Leila. Cette dernière fuit ses assaillants et trouve gite chez le chirurgien qui s'avère être le chef de la cellule de l'ALN de la ville.
À travers des dialogues courts et significatifs, échangés en arabe dialectal, le spectacle renseigne sur le dévouement et le courage des «feedayine», la barbarie des interrogatoires et de la torture dans le commissariat, ainsi que les débats nationalistes dans chaque foyer algérien entre 1954 et 1962.
La dramaturgie, signée Saïd Boulmerka, sur une traduction et adaptation d'El-Hbib Sayeh, a mis en exergue la bravoure d'un peuple et sa glorieuse épopée, sous les sonorités du compositeur Abdeladim Khomri et des titres d'anthologie d'Edith Piaf.
Rencontré à l'issue du spectacle, le metteur en scène explique son choix d’avoir opté pour les techniques cinématographiques du thriller pour un maximum de suspense. «J'ai déjà introduit des ingrédients du septième art dans Calédonie, l'Été africain et les Éternels, afin de mettre en scène le suspense et la psychose du cinéma. J'ai travaillé également sur les parallèles avec beaucoup de transitions entre les trois supports, pour plus de diversion, de quiproquo et d'un tempo-rythme accéléré», note-t-il.

Kader Bentounes

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