
L'œuvre de Sidi Lakhdar Benkhlouf a été au rendez-vous pour l’introduction du récital signé Yahia Mohamed Réda de Tiaret. Il a succédé sur l’espace scénique à Brahim Hadjadj d’Annaba pour interpréter Ya khalek lechya, un qsid puisé du patrimoine de la poésie melhoun de Kadour El Alami face à une grande concentration du public présent. Une édition qui retrouve son public après sept ans d’absence, et qui rend hommage, rappelons-le, à Mahboub Safar Bati, grand auteur-compositeur ayant accompagné les plus grands ténors de la chanson chaàbi. Brahim Hadjadj a rendu hommage, à sa manière, au défunt en interprétant une merveille d’El Hachemi Guerouabi, en l'occurrence El bareh. L’école du Centre a marqué sa présence en force avec trois interprètes ayant donné un autre timbre au récital avec leur voix présente et étoffée. Il s’agit d’abord de Kamel Belkhiret de Boufarik qui a interprété un qsid du cheikh Belahcen, poète contemporain de la ville de Mascara, avant de céder la parole à Noureddine Allane qui a littéralement subjugué le public avec un florilège de chansonnettes, marque déposée de Mahboub Bati. D’abord avec ses deux chansons Ya liyam et Ya ben ma, Noureddine Allane a interprété Aichi nti, allo allo et Rah el ghali rah pour rappeler tout le génie des maîtres Guerouabi et El Ankis au grand bonheur du public. Rencontré à la fin du spectacle, le jeune artiste estime que Bati constitue, en sus du cardinal M’hamed El Anka, le socle du chaàbi. «Si M’hamed El Anka est le pilier du qsid, Mahboub Bati est le génie de la chansonnette qui a donné une autre dimension enrichissante à la chanson chaâbi. C’est une icône de la culture algérienne qui écrivait et composait des merveilles sur mesure pour chaque grand artiste. «Rah el ghali rah ne pouvait être mieux interprété que par El Ankis, pareil pour Sali trach kalbi qui a été magistralement interprété par Amar Ezzahi», souligne-t-il. Ponctuée par une déclamation poétique de Bachir Tehami de Mostaganem, la soirée a été clôturée en apothéose par Abdelkader Chercham, élève d’El Anka avec des extraits du qsid Welfi Meriem.
Kader Bentounes