Dr Sari-Ali Hikmet est décédé subitement des suites d’un malaise cardiaque. Sa dépouille sera rapatriée demain, jeudi 2 octobre, à Tlemcen. La présence de cette prestigieuse figure de la littérature philosophique et du Soufisme était fortement attendue pour le colloque sur Sidi Abderrahmane Ethaalibi, programmé à partir du 22 octobre à Alger et Béjaia.
Le défunt, qui a présidé aux destinées du Club de Culture Soufie dédié à Sidi Boumediene, était une éminente personnalité du monde universitaire, connu partout pour ses travaux de recherches et ses nombreuses publications sur le Soufisme, un domaine aussi riche que difficile d’accès. Ses vastes connaissances l’ont conduit à diverses responsabilités. Professeur à l’Université d’Oran, le Dr Sari-Ali Hikmet était, notamment, membre fondateur de l’Union nationale des zaouias d’Algérie et président du Conseil scientifique de la fondation Emir-Abdelkader.
L’infatigable chercheur était connu dans les milieux littéraires et scientifiques par ses travaux pertinents sur les grandes figures du soufisme, en particulier les incontournables de ce domaine philosophique, à commencer par son élite universelle, dont l’Emir Abdelkader, Sidi Boumediene ou Abderrahmane Ethaâlibi.
En parfait bilingue, le Dr Hikmet Sari a traduit le grand Djalal Eddine Rûmi, poète mystique de la Perse antique ainsi que le «Diwan» de Sidi Boumediene. Il préparait, avec son équipe, un colloque sur la vie et l’œuvre de ce poète qui a marqué son époque et dont l’héritage nourrit encore le monde de la pensée soufie. Un des grands mérites de notre écrivain disparu dans la plénitude de sa force intellectuelle est d’avoir redonné vie à des ouvrages essentiels de la pensée de l’Emir Abdelkader, en particulier l’Anthologie de ses Mawâquifs. Il fut aussi le traducteur du «Diwan» de Sidi Boumediene et les écrits de Cheikh Benyelles, poète mystique de Tlemcen. C’est dire que la disparition subite du Dr Sari-Ali Hikmet laisse un immense vide dans un domaine essentiel de la pensée philosophique maghrébine.
R. L.
