Développement de l’industrie cinématographique : Une image nouvelle

Ph. Y. Cheurfi
Ph. Y. Cheurfi

L’assemblée populaire nationale (APN) a repris, hier matin, ses travaux par l’organisation d’une séance plénière consacrée à la présentation et au débat du projet de loi relatif à l’industrie cinématographique.

La ministre de la Culture et des Arts Soraya Mouloudji a fait savoir lors de son intervention matinale que ce projet de loi a été élaboré pour établir un système législatif approprié et compatible avec la politique générale de l’Etat, notamment sur le plan économique afin d’encourager l’investissement dans divers secteurs vitaux dont celui de la culture. Elle a présenté en détail les contenus les plus importants du projet liés aux dispositions générales de l'exercice des activités relatives à l'industrie cinématographique dont celles de la production, coproduction, distribution, exploitation, importation et exportation, le visa d’exploitation ainsi que la pratique d'activités liées aux services cinématographiques et tout ce qui s'y rapporte. Rappelant son objectif d'établir un système législatif qui encadre l'exercice des activités de production et de services liées à l'industrie cinématographique, la ministre a fait savoir que ce projet de loi comprend des dispositions précisant le caractère industriel du septième art. Par rapport à la nouvelle approche économique de la culture qui repose sur le développement et la promotion des industries culturelles en attirant des capitaux dans le domaine, Soraya Mouloudji a affirmé que ce projet de loi contribue à la création de richesse, notamment en matière d'emploi. La ministre a également souligné que ce projet de loi constitue la mise en œuvre d'une des obligations du Président de la République, qui énonce explicitement la nécessité de développer l'industrie cinématographique à travers des motivations et des mesures attractives en faveur des nouveaux producteurs.
En revanche, la Commission de la Culture, de la Communication et du Tourisme a indiqué, dans son rapport prononcé devant le ministre, que ce projet de loi a pour objectif de valoriser toutes les initiatives qui contribuent au développement de l'industrie cinématographique, de faire émerger de nouveaux talents ainsi que de promouvoir touristiquement la destination algérienne. Le rapport a indiqué également qu'au cours des discussions approfondies entre les membres de la commission et les représentants du ministère de la Culture, la commission a conclu d'enrichir le projet de loi en incluant un ensemble d'amendements afin d’assurer l’intégrité du sens de ses dispositions ainsi que la clarté de la terminologie technique et juridique. Ce renforcement a pour but de garantir l’atteinte des objectifs recherchés par son élaboration, notamment ceux qui consacrent les principes constitutionnels de protection des constantes nationales et de préservation de l'argent public.
Au nombre d’une soixantaine, les députés ont dans l’ensemble salué les dispositions de cette loi qui a enfin vu le jour après des années d’attente. Issus de leurs différents blocs parlementaires, les représentants de l’APN ont présenté leurs observations et propositions concernant ce projet de loi. Ils ont mis l’accent sur le retard dans la projection de certains films dont celui de Larbi Ben M’hidi et de l’Emir Abdelkader, sur la nécessité de récupérer les salles de cinéma et de faciliter l’investissement et à leur exploitation artistique et culturelle par des particuliers. En fin d’après-midi, Soraya Mouloudji a répondu aux députés en présentant un bilan des récentes activités de son portefeuille relatives au 7e art. Elle a de prime abord souligné la nouvelle approche de la gestion des festivals pour en faire de véritables vecteurs de la promotion touristique, le projet de la ville cinématographiques ainsi que la création du centre national du cinéma. Au volet de la formation, la ministre a annoncé l’inauguration à la prochaine rentrée universitaire de l’institut national supérieur du cinéma en sus des formations et ateliers périodiques tenus aux quatre coins du pays. En somme, Soraya Mouloudji a souligné qu’une commission mixte entre son département et les ministères de l’Intérieur et des Finances a été créée le 02 octobre 2023 pour la récupération des salles de cinéma des communes et assigner leur gestion au ministère de la Culture. Sur les 279 salles en question, 12 salles de 9 wilayas sont en cours de réhabilitation et pour s’ajouter aux 87 salles gérées par la tutelle.

Kader Bentounes

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