
Une exposition de bijoux traditionnels abritée, dimanche, par le musée Abdelmadjid-Meziane de Chlef a constitué une opportunité pour les artisans de faire la promotion du patrimoine culturel local et de commercialiser leurs produits, a-t-on appris des organisateurs et participants à cette manifestation. Initiée à l'occasion de la Journée arabe du patrimoine culturel (27 février), cette activité de dimensions culturelle, historique et sociale, qui reflète le patrimoine de la région du bassin de Chlef, vise à faire connaître divers bijoux traditionnels confectionnés par des femmes artisanes qui utilisent des matières premières locales, dont le corail, les perles, les coquillages et l’argent. Le directeur de la culture et des arts, Djamel Mahmoud Hasnaoui, a indiqué que pour sauvegarder l'artisanat, soutenir les efforts et encourager les gens du métier, une invitation a été lancée à tous les artisans bijoutiers pour faire la promotion de leurs produits, localement, et envisager leur commercialisation dans d’autres wilayas. Louant l'initiative de nombreuses artisanes d'ouvrir des ateliers au niveau de leur propre domicile pour sauvegarder ce métier traditionnel et le transmettre aux générations actuelles, M. Hasnaoui a lancé un appel pour «l’encadrement de cette activité et son élargissement, à travers un partenariat avec des artisans d'autres wilayas». De son côté, le directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM), Sid Ahmed Zenagui, a affirmé que ses services «assurent régulièrement un espace d’exposition aux artisans, organisent des sessions de formation permettant l'émergence de talents en herbe et s'assurent que ces derniers profitent de l’expérience des artisans professionnels». Des participantes à cette exposition ont, pour leur part, souligné l'importance de ce type de manifestation pour la promotion du bijou traditionnel, qui est profondément enraciné dans l'histoire de la région de Chlef, et qui ouvre des perspectives de participation à des expositions nationales et internationales. A ce propos, l'artisane Mezouar Cherifa a indiqué que sa participation à l'exposition des bijoux vise la «préservation de cet art traditionnel, tout en veillant à l’inculquer aux jeunes générations», soulignant, par ailleurs, «l’introduction de techniques modernes, tout en préservant l'authenticité du bijou», a-t-elle signalé. Pour sa part, Rayane Abbas a assuré qu’il s’agit de sa 2e participation à ce type d’événement culturel qui lui permet d’échanger son savoir-faire avec d'autres artisans (es) et de développer les méthodes de commercialisation et de promotion de ses produits, notamment à travers l’exploitation de la filière du recyclage et de récupération des déchets pour la fabrication d'étuis à bijoux. La présidente de l'association culturelle El Intissar, Fatima Hamroune, qui a participé à cette exposition avec une collection de bijoux en argent datant de l'époque coloniale, a souligné la «nécessité d’accompagner l’activité de fabrication des bijoux traditionnels par des sessions de formation pour développer la production, tout en affectant des espaces pour la vente directe au citoyen, à travers la wilaya». A noter que de nombreuses familles ont visité cette exposition dédiée au bijou traditionnel de Chlef et d'autres wilayas du pays, notamment du centre, de l'est et du sud du pays. Les visiteurs ont exprimé, à l’APS, leur «fierté» face à cette «grande diversité culturelle marquant l’artisanat des bijoux traditionnels.
…Exposition virtuelle à Blida
Une exposition virtuelle a été initiée, dimanche, par la direction de la culture et des arts de Blida sur sa page officielle Facebook sous le thème «Journées du bijou traditionnel» pour faire la promotion des bijoux traditionnels et autres joyaux alliant authenticité et modernité et qui font la réputation de la wilaya. Ces Journées du bijou traditionnel sont organisées dans le cadre de la célébration de la Journée arabe du patrimoine (27 février) en vue de faire connaître les bijoux traditionnels qui font la renommée de Blida, notamment ceux remontant à la fin de la période ottomane en Algérie, a indiqué à l’APS le directeur de la culture, Hadj Meshoub. Cette exposition virtuelle met en avant les photos des plus célèbres bijoux traditionnels (en or et en argent) de la wilaya, accompagnées d'une fiche technique comportant des informations sur chaque type de bijoux, son nom, la période de son apparition et la façon de le porter, dans l’objectif d’informer les jeunes générations sur ce legs patrimonial de leurs ancêtres, a ajouté le même responsable. Le bijou «khit errouh» (le fil de l'âme), un collier en or, sous forme de petites roses ornées de pierres précieuses, généralement porté sur la tête avec «mharmette leftoule» (sorte de foulard brodé) figure parmi les plus illustres de ces joyaux, prisés, depuis fort longtemps, par les femmes de Blida, qui le portent lors d’occasions festives, dont particulièrement les jeunes mariées lors de leur cérémonie de mariage. L'autre bijou phare de la wilaya est représenté par «ledjbine», apparu à la fin de la période ottomane et qui se porte, en demi cercle, sur le front, alors que ses deux extrémités sont rattachées avec un bout de tissu ou une chaîne en argent ou en or, formée de divers motifs floraux et géométriques.