Wassim Kouidri, ministre de l’Industrie pharmaceutique : «L’Algérie a des ambitions africaines»

Ph.:Y-Cheurfi
Ph.:Y-Cheurfi

Lors de son intervention au Forum de la Radio nationale, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a exposé les réalisations majeures de l’Algérie dans le secteur pharmaceutique, tout en mettant en avant les ambitions futures du pays dans ce domaine stratégique. De la couverture croissante du marché national à la recherche de nouvelles opportunités d’exportation, notre pays se positionne désormais comme un acteur clé dans le domaine pharmaceutique, tant au niveau régional qu’international. M. Wassim Kouidri a insisté à cette occasion sur l’importance accordée par le président de la République à l’industrie pharmaceutique qui constitue l’engagement n° 45 dans son programme électoral des présidentielles de 2019. «Notre secteur se base sur une stratégie axée sur les ressources et les compétences locales pour mettre fin aux importations, mais surtout pour passer à la phase d’exportation», a-t-il fait comprendre. Le ministre a confié que 79 % des besoins du marché national en médicaments sont désormais couverts par la production locale, un chiffre qui reflète les progrès significatifs réalisés ces dernières années. «Ce succès est dû à l’implication des compétences nationales, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, ainsi qu’à l’engagement du Président Tebboune, qui a placé la souveraineté sanitaire parmi ses priorités, avec pour objectif de mettre fin à la pénurie de médicaments», s’est-il félicité. Cependant, et malgré ces avancées, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne les dispositifs médicaux. L’Algérie continue d’importer environ 98 % de ses besoins en équipements médicaux, avec une facture annuelle avoisinant les 630 millions de dollars pour près de 129 000 dispositifs. D’où l’appel de M. Kouidri aux investisseurs à se tourner vers la fabrication locale de ces équipements, un domaine clé pour renforcer l’indépendance sanitaire du pays. Le ministre a souligné la position dominante de l’Algérie en Afrique dans le secteur pharmaceutique, avec 218 usines de médicaments sur le continent, représentant environ 30 % de la production pharmaceutique en Afrique. Ce chiffre témoigne de la place prépondérante qu’occupe le pays dans le secteur à l’échelle régionale. Une position qui s’accompagne de fortes ambitions à l’exportation. L’Algérie ne compte pas se limiter à son marché national et s’engage résolument, assure M. Kouidri, dans une stratégie d’exportation, avec un objectif clair : devenir un fournisseur de médicaments pour le continent africain et au-delà. «Cette dynamique est soutenue par une évaluation prochaine par l’OMS de la qualité de la production pharmaceutique algérienne, prévue pour septembre 2025». Il a également indiqué que plusieurs pays africains et asiatiques ont déjà exprimé leur intérêt pour les produits pharmaceutiques algériens, attirés par les normes de qualité élevées respectées par les producteurs locaux. L’un des axes majeurs de la politique pharmaceutique de l’Algérie concerne le traitement du cancer. Le ministre a rappelé à ce propos les progrès significatifs réalisés dans ce domaine, notamment pour garantir l’accès aux médicaments anticancéreux, y compris les plus coûteux. Le pays met également en œuvre des projets visant à produire localement les matières premières utilisées dans la fabrication de ces médicaments, dans un souci de réduction des coûts et de dépendance à l’importation. Le ministre a fait état, par ailleurs, d’initiatives d’exportation croissantes, telles que l’accord de vente de médicaments en Mauritanie, accompagné de la création d’une usine de production de médicaments sur place. Cette initiative vise à consolider la position de l’Algérie en tant que leader dans l’exportation de médicaments en Afrique et à renforcer sa coopération avec d’autres pays du continent. Et pour assurer le succès durable de l’industrie pharmaceutique algérienne, M. Kouidri a souligné l’importance d’investir dans la recherche et le développement. Selon lui, l’avenir de l’industrie repose sur une collaboration étroite avec les universités et les instituts de recherche, pour promouvoir l’innovation locale. Un projet phare, en lien avec les maladies endémiques des régions sahariennes, prévoit la construction d’une usine de production de médicaments dans la wilaya de Tamanrasset, afin d’améliorer la couverture sanitaire dans le Sud du pays.

K. A. A.

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Projet d’unité de thérapie cellulaire : La pose de la première pierre prévue prochainement

Une autre avancée majeure a été révélée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, à savoir la signature d’un accord avec le groupe suédois Karolinska pour lancer un projet ambitieux dans le domaine de la thérapie cellulaire. «Ce projet, a-t-il expliqué, inclura la création de laboratoires et d’hôpitaux spécialisés, destinés à traiter environ 90 maladies graves grâce à des techniques de pointe en médecine régénérative. Le projet devrait débuter sous peu, avec la pose de la première pierre dans les jours à venir».

K. A. A.

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Sur la voie de l’autosuffisance en insuline

Un autre domaine clé où l’Algérie progresse rapidement est celui de la production d’insuline. Le ministre a annoncé que quatre entreprises locales fabriquent désormais ce médicament pour traiter le diabète et assuré que notre pays est sur le point de couvrir la totalité de ses besoins internes en insuline. «Les exportations d’insuline vers l’étranger débuteront dans un futur proche, marquant ainsi un autre pas vers l’autosuffisance», a-t-il relevé.

K. A. A.

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