
C’est au courant de la deuxième quinzaine du mois de juin prochain que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, effectuera une visite d’Etat en France, comme cela été convenu à la faveur de l’appel téléphonique qu’il a reçu hier de son homologue français Emmanuel Macron.
Une visite d’Etat hautement stratégique et d’une importance sans précédent, de l’avis unanime des experts, non seulement sur l’avenir des relations algéro-françaises mais aussi sur l’évolution de la situation régionale, plus particulièrement celle qui prévaut au niveau du bassin méditerranéen. Initialement prévu pour le mois de mai, l’ajournement du déplacement de M. Tebboune en France relève d’une décision très opportune voire empreinte de beaucoup de sagesse et d’un esprit élevé de responsabilité dont ont fait preuve les présidents des deux pays lors de leur entretien téléphonique d’hier.
Vers la construction d’un partenariat d’égal à égal décomplexé
En un mot comme en mille, le succès de la visite d’Etat du Président Tebboune nécessite aussi qu’il y ait un retour au calme en France, en proie depuis plusieurs jours à un climat d’effervescence sociale. Il s’agit là d’une condition sine qua non à même de traduire sur le terrain la volonté des Présidents, algérien et français, de garantir un avenir fructueux des relations bilatérales sur la base d’un partenariat d’égal à égal, décomplexé de leur passif historique douloureux.
Sur ce plan, l’espoir est permis même si beaucoup reste à faire, et les deux Etats sont appelés à consentir davantage d’efforts pour hisser les relations bilatérales au niveau souhaité par les deux présidents, loin des tentations intempestives et contreproductives des lobbies impérialistes et néocolonialistes de l’Hexagone. Le Président Tebboune a déjà fait part de sa volonté, voire de son optimisme à ce propos. Dans l’interview qu’il a accordée, en décembre dernier, M. Tebboune avait déjà mis en avant l’amitié réciproque qu’il partage avec Emmanuel Macron, indiquant que son homologue francais est «l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut
sauver les relations entre nos deux pays», a-t-il indiqué au quotidien le Figaro. Par la même occasion, M. Tebboune avait aussi souligné «l’urgence d’ouvrir une nouvelle ère des relations bilatérales entre l'Algérie et la France». «Plus de 60 ans après la guerre, il faut passer à autre chose. Si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d'intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger», avait alors déclaré le Président Tebboune, assurant que «l'Algérie est une puissance africaine qui ne ressemble plus du tout à ce qu'elle était en 1962». Qu’il y ait consolidation des relations entre l’Algérie, en tant que puissance avérée en Afrique, et la France, cela ne veut nullement dire que le dossier de la mémoire sera occulté.
Karim Aoudia
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Le dossier de la Mémoire ne sera point occulté
«L’Algérie traite avec la France d'égal à égal, sans renoncer au dossier de la Mémoire, ni oublier ce qu'avait commis la France coloniale à l'encontre du peuple algérien», a en effet affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans l’une des rencontre régulières avec les responsables des médias nationaux.
Le dossier de la mémoire a été parmi les sujets phares inscrits à l’ordre du jour de la 9e session des consultations politiques algéro-françaises ayant eu lieu fin janvier dernier à Alger, en présence des secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères algérien et français. Amar Belani, SG du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, avait alors estimé que cette réunion qui traitait aussi du dossier de la mobilité était intervenue à un moment où les relations bilatérales connaissaient une progression et une courbe ascendante positive sous l'impulsion résolue de nos deux présidents de la République et leur engagement commun à inscrire les relations entre l'Algérie et la France dans une dynamique de progression irréversible.
Pour sa part, la secrétaire générale du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, avait fait part d’ «une étape inédite qui est en cours de construction dans la relation de nos deux pays que nous voulons pleine de confiance. Mercredi dernier, la Commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire a tenu sa première réunion par visioconférence, durant laquelle la partie algérienne a présenté une feuille de route conformément aux principes fondamentaux énoncés dans la «Déclaration d'Alger» signée entre le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, M. Emmanuel Macron, et dans la déclaration du Comité intergouvernemental de Haut niveau (CIHN), a indiqué jeudi un communiqué de la Présidence de la République.
K. A.