
De notre bureau à SÉTIF : Farouk Zoghbi
À Sétif, comme partout ailleurs à travers le territoire national, il ne se passe plus une semaine sans que les services de sécurité interviennent pour mettre fin aux agissements de ceux qui font dans la détention et la commercialisation de stupéfiants, et tous ces jeunes, parfois même des mineurs qui ne résistent pas à la tentation et sont souvent pris au piège pour devenir la proie de ces dealers.
Autant au niveau des services de la sûreté de wilaya, que ceux du groupement territorial de la Gendarmerie nationale et les brigades des Douanes relevant des inspections divisionnaires de la Direction régionale des Douanes de Sétif, des efforts d’envergure sont consentis au quotidien pour contenir ce phénomène qui prend de l’ampleur et devient même inquiétant face à ces quantités de produits psychotropes, de kif traité et même de drogue dure qui sont saisis, pour arrêter cette hémorragie.
Il reste pourtant qu’«un tel phénomène qui prend en effet de l’ampleur au vu des chiffres que nous enregistrons au quotidien avec des arrestations opérées en flagrant délit de consommation ou de détention de joints et de psychotropes du type «Saroukh» pour les jeunes et de «Prégabaline», issus de l’Inde, dans le cadre de la contrebande, relèvent de tous les intervenants qui sont directement impliqués. En premier lieu, les parents qui doivent connaître les signes d’un toxicomane et être près de leurs enfants, les accompagner, les inciter à aller vers les terrains de sport, tout en leur évitant ces sorties de nuit inutiles qui constituent souvent le moment propice pour les entraîner dans cette malheureuse aventure qui est punie par la loi», souligne le commissaire Abdelwahab Aissani, chargé de communication au niveau de a sûreté de wilaya de Sétif.
Notre interlocuteur, qui estime que les jeunes sont souvent victimes de ces dealers, qui, la première fois, leur offrent gratuitement le produit et les attirent ensuite dans le piège de la dépendance, les poussant à aller vers des vols pour s’acquitter du prix de ces produits néfastes.
«Pour cela, nous opérons de larges campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires des différents cycles, nous mettons en place des dispositifs pour protéger ces établissements et les enfants qui s’y trouvent, comme les services de police, agissent également dans le cadre de la dissuasion, en investissant sans arrêt les points noirs où nous procédons à des arrestations, mais encore une fois je dis que c’est l’affaire de tous», dit-il.
Dans le flots d’un phénomène pourtant étranger à notre société, nous croisons Hakim qui est passé par là et sait les conséquences dramatiques de quelqu’un qui devient dépendant et qui s’effondre dans ce précipice : «Que voulez-vous que je vous dise, j’ai faillis sombrer, plus d’une fois, lorsque j’étais en manque ; j’ai tenté de me suicider et je m’en suis sorti d’un cheveu, grâce à l’aide de mes parents qui étaient plus malheureux que moi et de personnes qui faisaient dans la prévention qui m’ont aidé et accompagné jusqu'à ce que je m’en sorte.»
L’autorité parentale en cause
Des parents, pour la plupart démobilisés qui ne contrôlent plus leurs enfants et ne s’inquiètent point parfois de certains signes et d’autres réactions qui sont portés par leurs enfants livrés à eux-mêmes, arpentant les rues à des heures tardives de la nuit ou investissant des lieux publics pour se regrouper et ne comptent plus le temps passer. «Nous sommes loin du temps où l’autorité parentale ne se discutait pas et ne donnait lieu à aucune concession quand il s’agissait de l’éducation des enfants.
Je me souviens que nous étions obligés d’être à la maison au plus tard, après la prière du Maghreb, faute de quoi, nous étions contraints de passer la nuit dehors et de rendre des comptes le lendemain en recevant bien sûr la tannée du siècle», dit-il.
Pour sa part, Nacer Fadli, directeurs de l’Office des établissements de jeunes (ODEJ), relevant de la DJS, estime que «toute la société est interpellée, ce n’est pas seulement l’affaires des parents qui n’y peuvent rien lorsque l’enfant sort et se retrouve devant un vide. Nous disposons au niveau de nos 84 établissements de jeunes implantés à travers la wilaya, de cellule «Santé-Jeunes» avec des psychologues, pour essayer de contenir un tel phénomène, recevoir les jeunes qui sont touchés accompagnés de leurs parents, et nous investissons sans arrêt tous les espaces où se regroupent les jeunes».
F. Z.